C’est dans ce cadre qu’il a mis en place le Fonds Climat qui se veut un mécanisme opérationnel capable d’attirer et de combiner les financements en provenance des secteurs public et privé et des sources bilatérales et multilatérales. Les ressources mobilisées dans le cadre de ce fonds sont destinés au financement de projets. Autrement dit, l’objectif principal du Fonds Climat est d’aider le Mali à financer les interventions de développement stratégiques telles que définies dans la stratégie nationale Économie verte et résiliente aux changements climatiques (EVRCC). Il doit permettre la mise en œuvre intégrée du cadre stratégique climat pour passer d’une approche projet à une approche multisectorielle.
Un Fonds Climat financé principalement par deux partenaires
Depuis sa création le 26 janvier 2012 suivie de son opérationnalisation en 2013 avec l’appui du Royaume de la Suède, le Fonds a reçu les contributions suivantes : Royaume de la Suède : 10 142 142 USD, Royaume de Norvège : 3 678 977 USD. Soit un montant de 13 821 118 USD qui ont été mobilisés et entièrement libérés. En d’autres ce sont les Royaumes de Suède et de Norvège qui en sont les deux contributeurs du Fonds Climat. Il faut signaler que courant 2017, le gouvernement a octroyé un appui budgétaire de 20 millions FCFA au Secrétariat technique du Fonds Climat. Les structures de gouvernance du Fonds sont : l’entité de coordination gouvernementale, le comité de pilotage, le secrétariat technique, l’agent administratif (Bureau PNUD MPTF: Bureau des Fonds Multi Partenaire du Programme des Nations unies pour le développement), les organisations nationales de mise en œuvre. Le Secrétariat technique et l’agent administratif sont des structures permanentes de gestion du Fonds.
Qu’est-ce que le Fonds Climat a-t-il fait des contributions de ces deux partenaires?
Dotée de ces contributions provenant des Royaumes de Suède et de Norvège, l’équipe de gestion du Fonds a mobilisé 130 milliards FCFA pour, selon eux, financer des projets. Au nombre de 09 ciblant particulièrement les jeunes et les femmes de 19 cercles à travers 10 régions administratives, le lancement officiel de ces projets a eu lieu le samedi 25 juin 2022. C’était au CICB sous la présidence du Premier ministre et en présence du Ministre chargé de l’Environnement de l’époque, Modibo Koné, et de plusieurs personnalités. Ce jour-là dans son allocution, Choguel Maïga a remercier les deux contributeurs que sont la Suède et la Norvège avant d’affirmer que les projets seront présentés dans les jours à venir aux bailleurs par le Coordinateur résident du système des Nations Unies au Mali lors d’une table ronde. La table ronde s’est-elle tenue? L’on ne saurait répondre à cette question.
Auparavant, les responsables du Fonds affirment avoir financé 07 projets pour un montant de 6 846 336 USD. Quatre (4) dans le domaine de l’intensification de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’aviculture pour un montant de 3 467 159 USD; deux (02) dans le domaine de la maîtrise de l’eau pour un montant de 1 945 345 USD et; un (01) dans le domaine de la filière énergie et foresterie pour un montant de 846 362 USD. Au regard de ces financements, l’on peut dire que le Fonds Climat a vraiment “mouillé le maillot”. Ce que ne partagent pas du tout les services du Contrôle général des services publics. Celui-ci, dans un rapport, reproche aux responsables du Fonds Climat d’avoir injecté de l’argent dans des domaines qui n’ont rien à voir avec les missions du Fonds Climat. En sus, le service de contrôle a constaté des failles à plusieurs niveaux tels que des changements de destination des projets, des dépenses inéligibles, etc.
Aucun résultat n’était perceptible sur le terrain. Cet Audit du Contrôle général des services publics (CGSP), a porté sur cinq ans (de 2017 à 2022). En somme, il a révélé dans les détails près, les mêmes manquements à l’orthodoxie de gestion et de la bonne gouvernance. Des constats qui ont amené les bailleurs de fonds à arrêter définitivement leur contribution : la Suède en 2023 et la Norvège récemment.
Du coup, la structure se voit fermée. Une fermeture qui n’est pas sans conséquences. Plusieurs Communes à travers le pays sont ainsi laissées à elles-mêmes, elles qui bénéficiaient de projets d’adduction en eau potable, de protection de la forêt et de la faune contre les effets néfastes des changements climatiques, d’appui à l’amélioration de la production agricole, pastorale et piscicole pour la réduction de la vulnérabilité, etc.
Mariam Konaré
Source : Le Nouveau Réveil