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Péril sur la liberté de culte: l’ouverture d’une mosquée à Kalaban Coura empêchée

La communauté Chahidou du Mali, forte de plus de 10 000 fidèles musulmans, avait annoncé l’ouverture de sa mosquée le vendredi 25 octobre à Kalaban-Coura, près du Pont-Tordu. Alors que tous les moyens étaient mobilisés pour la réussite de l’événement, les choses ne se sont pas passées comme prévu. A leur arrivée, les fidèles ont remarqué une présence massive des forces de sécurité les empêchant d’accomplir leur devoir religieux.

Suite à cette annulation inattendue, le guide de la communauté Chahidou, Me Ousmane BARRY, a animé une conférence de presse vendredi dernier à son siège, à l’Hippodrome, pour dénoncer une violation de leur liberté de culte.
Entouré de plusieurs fidèles, il dénonce une ingérence du Haut conseil islamique du Mali qui, à son avis, aurait mis la pression sur les autorités nationales afin d’interdire leur rassemblement religieux.
A la différence de la grande majorité des musulmans, cette communauté à la spécificité de réciter à voix haute toutes les prières de nuit comme de jour. Une particularité qui lui a valu d’être traité comme une secte dangereuse par les responsables du Haut conseil islamique.
«Allah dit dans le Saint Coran, dans ta Salat, ne lit pas à voix haute, ne lui abaisse pas trop (Chapitre XVII, verset 110). Voilà, entre autres, les raisons qui ont poussé le HCIM à dire que ça va créer des troubles à l’ordre public. Mais, on se demande quel trouble à l’ordre public puisque nous sommes dans notre mosquée», s’est-il interrogé.
Selon lui, la communauté Chahidou n’a demandé à personne de le suivre dans sa manière de faire la prière.
«Je ne vois pas en quoi cela puisse nuire à qui que ce soit parce que nous sommes dans un pays où la liberté de culte est garantie», a-t-il dit.
Pour lui, nous vivons dans un Etat de droit et chacun a peut-être sa façon de prier ou d’adorer ses fétiches.
Il soutient que le tort de cette communauté Chahidou vient du fait qu’elle rejette les hadiths qui sont à l’origine des polémiques, voire des conflits entre les pratiquants de la religion musulmane.
«C’est dans ces livres qu’ils tirent des fausses idéologies pour endoctriner les gens. On a demandé qu’on retourne vers le Coran, vers la Thora et vers l’Evangile. Dans ces livres, on ne te demande pas de tuer quelqu’un au nom de la religion. Il n’y a pas de contrainte en religion (Chapitre II, Verset 256 du Coran)», a-t-il expliqué.
Pour lui, sa communauté est persécutée aujourd’hui parce qu’elle se conforme aux principes de l’islam tel qu’édicté dans le Saint Coran.
«Nous, si on avait décidé de rejeter la religion entière, c’est notre droit. Pourquoi ils veulent nous obliger à accepter leur Sunna», s’est-il insurgé.
Pour cette rencontre avec la presse, la communauté Chahidou, a fait savoir le conférencier, compte tenir une réunion pour décider des actions à entreprendre pour se faire entendre.
Aux autorités du pays, il les a invités à prendre toutes les dispositions pour faire respecter les libertés de culte et religion pour chaque citoyen malien.
«Ils doivent faire attention. Nous constatons qu’ils sont en train de se laisser manipuler par le HCIM. Ils n’ont qu’à traiter ce sujet de façon lucide On ne dit rien et on ne fait rien qui ne soit avéré dans le Coran», a-t-il tranché.
Avant de terminer, Me Ousmane BARRY a fait savoir que son Association avait obtenu son récépissé auprès de l’Etat du Mali depuis 2017.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info Matin
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