L’amélioration de la performance des hôpitaux intègre les priorités. Dans le souci de garantir l’accès de tous à des soins de qualité aux meilleurs coûts, un dispositif d’amélioration de la performance des hôpitaux par contrat a été mis en place. C’est ainsi que depuis 2007, la performance de chaque hôpital est évaluée, chaque année, grâce à des indicateurs de performance, choisis par l’Agence nationale d’évaluation des hôpitaux (ANEH), en accord avec les hôpitaux.
Les équipes de l’agence ont sillonné les 12 établissements publics hospitaliers et « Le Luxembourg » ou l’hôpital Mère-enfant. Des données ont été collectées sur l’animation du dispositif, les supports et la détermination du niveau des indicateurs sur le taux de rupture des médicaments essentiels et consommables traceurs, et le niveau de journées d’immobilisation des équipements clés. La conformité du dispositif de prise en charge des urgences, niveau moyen de disponibilité des examens biomédicaux, niveau de satisfaction des usagers, niveau de recouvrement des recettes, celui de la conformité de la gestion des déchets hospitaliers, du taux de mortalité intra hospitalière, et celui de la conformité des dossiers médicaux étaient aussi des indicateurs d’appréciation. Une journée de restitution des résultats des évaluations, au titre de l’année 2018, a été organisée à l’ANEH. La cérémonie était présidée par le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Michel Hamala Sidibé.
Les résultats des évaluations de la performance des hôpitaux ont été présentés. Les participants ont procédé à l’identification des centres les plus performants, des difficultés avant de faire des recommandations.
Pour le ministre Sidibé, la restitution des résultats de l’évaluation de la performance des hôpitaux n’est pas seulement une simple rencontre de partage d’informations. C’est aussi un moment où nous devons prendre le temps de réfléchir et de poser de vraies questions sur la place de l’hôpital au sein de nos institutions et dans le pays à l’heure actuelle, a-t-il indiqué.
« Ces résultats vont nous aider énormément à progresser vers les transformations voulues. Ce n’est pas un moment pour juger ou ‘clasher’, bien au contraire c’est un moment d’intégrer les connaissances mises à notre disposition pour progresser ensemble. Nous n’allons réussir aucune transformation si nous n’avons pas le courage politique de mettre en œuvre la loi hospitalière », a ajouté le ministre Sidibé, avant de demander l’accompagnement de tous dans la reforme des hôpitaux.
Le directeur général de l’ANEH, le médecin colonel-major, Karim Camara a souligné qu’après la tenue de l’atelier de révision des indicateurs de performance en avril dernier, l’agence a procédé à l’évaluation de la performance de 13 hôpitaux au titre de l’exercice 2018. Cette évaluation, selon lui, a permis de mettre en exergue les performances obtenues par chaque établissement hospitalier et de mesurer le niveau de satisfaction des usagers. C’est le couronnement d’un processus qui résulte de la volonté manifeste de la tutelle de reconnaître le mérite et d’encourager les établissements hospitaliers. Des insuffisances aussi ont été notées dans la gestion des déchets hospitaliers, des urgences, notamment en termes de ressources humaines qualifiées, et des insuffisances dans la tenue des fiches de suivi des équipements des médicaments, consommables et réactifs etc….
Il a été recommandé de veiller au respect strict des étapes de la gestion des déchets hospitaliers, de mettre en place une organisation du service des urgences, conformément aux dispositions légales en vigueur, et la mise en place dans tous les hôpitaux du comité de suivi et d’animation du dispositif d’amélioration de la performance. Renseigner complètement et correctement les fiches de suivi des équipements consommables et réactifs, mettre en place un système de numérotation unique permettant de retrouver tous les dossiers patients, dynamiser la fonctionnalité des organes consultatifs et mettre en œuvre des protocoles de recherches, réaliser des staffs cliniques et procéder systématiquement à l’audit des décès maternels et infantiles, sont aussi des recommandations.
Le prix « Ciwara » de l’hôpital le plus performant est revenu à l’hôpital de Sikasso, suivi de l’Hôpital du Mali, et du Luxembourg.
Tamba CAMARA
Source: L’Essor-Mali