En Afrique du Sud, le gouvernement appelle au calme après la mort de deux manifestants tués par la police, le lundi 13 janvier 2014. L’incident a eu lieu lors d’une manifestation contre l’absence d’eau dans deux townships à une cinquantaine de kilomètres de Pretoria. Mardi, les affrontements entre manifestants et la police ont continué et une personne a été grièvement blessée.
La manifestation dans les deux townships de Mothutlung et Damonsville a commencé dimanche dernier avec une population excédée par des semaines de pénuries d’eau, dues à la vétusté du réseau. Lundi, la manifestation a tourné à l’affrontement. Deux personnes ont été tuées par des tirs. La police aurait tiré à balles réelles pour disperser la foule.
Une enquête a été ouverte. Le ministre de la Police s’est même rendu sur les lieux, mardi, pour tenter d’apaiser la situation. Mais pour Johan Burger, chercheur à l’institut d’études de sécurité, la police n’est pas formée pour faire face à ces manifestions de plus en plus nombreuses et violentes. Il faut s’attaquer aux causes du problème : « En moyenne il y a environ 30 manifestations par jour dans le pays, dont cinq qui sont violentes. On parle de gens qui sont très colère, très frustrés de leurs conditions de vie, et ils s’en prennent à la police. Donc c’est beaucoup demander à la police que de gérer toutes ces manifestations violentes ».
En effet selon les chiffres de la police, l’année dernière il y a eu 1 880 manifestations publiques violentes dans le pays. Vingt ans après la fin de l’apartheid, les frustrations sociales persistent notamment en raison des défaillances du service public.
rfi