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Peine proportionnelle à l’acte

C’est un autre ressortissant nigérien qui a comparu pour les mêmes infractions que celles commises par A.D. Teint marron, vêtu d’un tissu pantalon assorti d’un boubou bleu dont la limite est clairement visible au niveau de son genou, H.D a décliné son identité à la Cour en se donnant 17 ans alors qu’il en a 22 ans dans ses dossiers. Célibataire sans enfants, le présumé auteur d’acte de terrorisme est un berger. Ce garçon a été capturé par la force Barkhane en mai 2020 dans les environs de Koosey, un village nigérien non loin de la frontière malienne.

Au moment de son arrestation par les soldats français, il était lui aussi muni d’une arme de type AK47 et son chargeur. En plus, il possédait un talkie-walkie, un pantalon militaire treillis et deux téléphones portables. à la seule vue de ce jeune Nigérien, tout portait à croire qu’il n’était pas transparent dans ses intentions vis-à-vis des Forces armées maliennes et leurs alliées engagées dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

Comme pour ne rien arranger à sa situation confuse, il circulait sur une grosse moto qu’il n’hésitait pas à accélérer chaque fois qu’il sentait que son chemin va croiser celui des éléments de la force Barkhane. Mais ce jour-là, lorsqu’ils se sont rencontrés en brousse, les militaires français l’ont contraint de s’arrêter en procédant par des tirs de sommation.

C’est ainsi qu’il a été capturé dans la foulée avant d’être conduit devant les autorités compétentes. Ces dernières ont ouvert une enquête aux termes de laquelle, elles ont pu réunir contre lui des indices graves et concordants de nature à motiver son inculpation pour des infractions en lien avec le terrorisme.

Au cours des enquêtes préliminaires devant le magistrat instructeur, H.D a partiellement reconnu les faits à lui reprochés, notamment concernant la possession d’arme de guerre. Il a indiqué qu’il a été contraint d’en détenir. Autrement dit, ce sont des individus dont il ignorait l’identité qui l’auraient obligé de posséder l’armement de guerre qu’il détenait.

Selon l’inculpé, tout cela est arrivé à la suite d’une rencontre fortuite lorsqu’il faisait paître ses bœufs dans la brousse. Mais toujours, selon lui, c’était quatre jours avant qu’il ne soit mis aux arrêts par les militaires de Barkhane.

Pour soutenir ses propos et éclairer les lanternes de la Cour, le mis en cause a expliqué qu’il ne connaît rien de la façon dont il fallait manier une arme.

Les jurés lui ont posé beaucoup de questions. Notamment, celles relatives au port de l’arme, son pantalon treillis après le départ de ceux qui l’ont obligé à détenir l’arme en même temps que les armes et munitions.
L’inculpé a répondu qu’il a agi sous contrainte.

Ainsi, il venait d’ouvrir une brèche pour son avocat. Celui-ci en a profité pour faire sa ligne de défense en soutenant mordicus que son client a été forcé par des inconnus qui l’avaient abordé à l’époque. Pour le conseil, l’inculpé avait le choix de se plier aux injonctions des inconnus ou de se faire tuer par ces derniers.

La plaidoirie n’a pas porté de fruits. Après délibération, le jeune ressortissant du Niger a été déclaré coupable de tous les faits à lui reprochés. Il a ainsi écopé de la réclusion criminelle à perpétuité sans aucune faveur de circonstances atténuantes. En outre, il devra payer une amende de 10 millions de Fcfa à verser à l’État.

Rokiatou Traoré

Source : L’ESSOR

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