Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Session spéciale de la Cour d’assises de Bamako : Accusé versatile

Très loquace à la barre, l’inculpé n’a pas su adopter une seule ligne de défense. La variation dans ses déclarations a influé sur son sort

 

A.D est un Nigérien âgé de 24 ans. Lors d’une patrouille de la force Barkhane, il a été interpellé en possession d’une arme de guerre. Dans l’immédiat, il a été suspecté de terrorisme surtout à un moment où les Forces armées maliennes et leurs alliées se battaient contre tout acte ou comportement ayant trait au terrorisme sur le territoire malien. C’est ainsi que le garçon a été inculpé d’acte de terrorisme et appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, détention illégale d’arme de guerre.

Selon la loi malienne, cet agissement est prévu et puni par les dispositions des articles 06 et 13 de la loi numéro 08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme au Mali.

Le Nigérien a été interpellé le 13 juin 2020 au cours d’une opération des forces alliées citées plus haut, à Soudou Haïra dans la Région de Gao. A.D détenait un fusil d’assaut AKMS calibre 7,62×32. Après vérification, il s’est avéré que cette arme appartenait à la Police du Burkina-Faso.

Lorsqu’il a été présenté aux officiers de police judiciaire (OPJ) au cours de l’enquête préliminaire, le jeune Nigérien a reconnu les faits. Mais alors que les enquêtes avançaient, il a jugé nécessaire de se rétracter concernant le fond même de l’affaire. Il a ainsi rejeté tout lien ave un groupe terroriste dans le Septentrion malien. Pis, le suspect a nié être pris par les soldats de Barkhane, alors qu’il détenait une arme de guerre.

Il a reconnu du bout des lèvres qu’il a, à un moment donné, appartenu au Groupe état islamique dans le Grand Sahel (EIGS), bien avant l’arrivée de cette organisation dans la localité où il a été pris. Pour s’expliquer sur l’arme trouvée sur lui au moment de son interpellation, l’inculpé a soutenu qu’il en a toujours possédé. Faisant allusion à son métier, pour lui détenir un fusil est une nécessité pour tout berger qui fait paitre les animaux comme lui-même le faisait à l’époque.

Ainsi, le jeune homme n’a pas hésité à nier tout en bloc. Non seulement il a soutenu n’avoir fait aucune déclaration depuis l’enquête préliminaire. Mieux que çà, il s’est défendu en déclarant avoir été pris par les militaires, alors qu’il surveillait ses animaux dans la brousse. D’où toute sa surprise de se voir interpeller par les éléments de la force Barkhane et même de se retrouver devant une Cour d’assises pour être jugé.

Au cours de son procès, la défense a soutenu que tous les propos de son client rapportés aux enquêteurs, ne sont que des avis personnels des traducteurs qui, de son point de vue, ont induit les enquêteurs en erreurs. Vu la variation dans le langage de son client, l’avocat a émis le doute.

Pour le ministère public, l’inculpé a fait des déclarations spontanées donnant l’impression comme si ses propres déclarations ne venaient pas de lui-même. Dans la même veine, le magistrat a rappelé que l’inculpé a fait trois déclarations différentes. Ainsi, le défenseur des citoyens trouve qu’il est coupable de l’infraction criminelle citée plus haut. Vu tout ce qui précède, le jeune homme a été reconnu coupable. La Cour l’a condamné à la perpétuité et au paiement de 5 millions d’amende. En outre, il devra payer 5 autres millions à l’État du Mali.

Zoumana Tiédié DOUMBIA

Source : L’ESSOR

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance