Le ministre camerounais de la Communication (MINCOM) et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary, a réaffirmé que l’homosexualité constituait ‘’un délit’’ dans son pays et que par conséquent elle est réprimée par la loi.
Au cours d’un point de presse tenu jeudi soir à Yaoundé, la capitale du pays, il a rappelé que la population rejette cette pratique ‘’avec véhémence” et qu’elle n’est pas prête à l’accepter, ni même à la tolérer.
M. Tchiroma réagissait ainsi aux attaques ‘’de certains médias étrangers de lobbies, qui semblent avoir fait de l’apologie de l’homosexualité leur fonds de commerce permanent”.
Pour lui, de telles manœuvres s’apparentent à un lynchage médiatique en règle qui vise, selon toute vraisemblance, à saper les valeurs fondamentales de la société camerounaise et à mettre en doute l’attachement du pays à la cause universelle qu’incarne le respect des droits de l’Homme.
Au Cameroun, a martelé le MINCOM, ‘’l’on estime à 90% la proportion des populations appartenant à l’un ou l’autre des grands groupes religieux que sont le christianisme et l’islam, aucun de ces groupes religieux ne reconnaît l’homosexualité”.
De même, la Constitution du pays encourage la famille considérée comme la base naturelle de la société humaine, qu’incarne la dialectique affective et reproductrice du genre humain entre l’homme et la femme.
Toutefois, en dépit des dispositions pénales réprimant la pratique homosexuelle, Issa Tchiroma Bakary a affirmé qu”’il n’existe aucun acharnement judiciaire contre cette catégorie de personnes” au Cameroun.
‘’On peut même noter une relative souplesse dans la gestion judiciaire de cette infraction», a-t-il indiqué, qualifiant d‘’inexacte” la thèse selon laquelle les homosexuels feraient l’objet d’une traque systématique et permanente au Cameroun.
Le porte-parole du gouvernement réagissait ainsi à un reportage jugé ‘’accablant” de la chaîne de télévision France24 sur la ‘’persécution” que vivraient les homosexuels dans ce pays.
Il s’agissait également d’une riposte à Avocats sans frontières et à l’Association locale de défense des homosexuels (ADEFHO), qui ont récemment dénoncé la mort, ‘’dans des conditions suspectes”, le 10 janvier dernier, du ‘’symbole de la lutte homosexuelle au Cameroun”, Claude Roger Mbede.
Selon ces deux regroupements, le disparu a ‘’vécu une vie de fugitif, faisant continuellement l’objet de menaces de mort anonymes” en raison de son orientation sexuelle, causant par ailleurs le rejet intégral de sa famille.
Ils avaient alors condamné ‘’fermement les autorités camerounaises, qui violent les traités internationaux signés et ratifiés par elles ainsi que la Constitution camerounaise, en pénalisant l’homosexualité et en laissant la population adopter un comportement homophobe”.
Le Code pénal camerounais punit d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans et d’une amende 20.000 à 200.000 FCFA, ‘’toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de même sexe”.