Sur les sites de déplacés, beaucoup de femmes ont développé des liens étroits. Cela a contribué, à l’installation d’un climat de paix, d’entente et d’entraide, entre ces femmes, selon les responsables de ces sites.
La vie des femmes sur les sites de déplacés est organisée comme dans toute société normale. Sur un site de déplacés à Sevaré, nous retrouvons un exemple parfait de vie en communauté. « Ici, les femmes mènent une vie simple, mais très riche, grâce à l’entraide et l’entente », affirme Oumar Barry, un responsable du site des déplacés de Mopti.
Le chef de famille poursuit « Quand nous voulons organiser un événement social, il y a toujours des démarcheurs qui se chargent d’organiser, informer et inviter les parents et les proches comme dans nos communautés d’antan ». Comme pour montrer le rôle des dames sur le site dans la chaîne de solidarité.
« Lorsque l’une des femmes organise un mariage, baptême ou est éprouvée par un décès, nous apportons tout notre soutien à elle », poursuit Oumar le porte-parole du site de Sevaré.
La solidarité pour une collaboration durable
L’entente et la complicité entre les femmes déplacées sont des facteurs qui renforcent l’union, l’entente et l’élaboration des initiatives. Parmi celles-ci, on peut citer les tontines, entre autres. « Nafa » ou bénéfice en bambara, c’est le nom de la tontine des femmes déplacées à Gargando, dans la région de Tombouctou. La trentaine Ina Cissé, âgée est membre de cette association. Elle affirme qu’avec cette tontine, chaque femme encaisse 20.000 franc CFA quand son tour arrive.
« On est au nombre de 20 personnes. Chacune cotise 100 FCFA pendant 10 jours. C’est un peu consistant, car avec ça, j’ai pu avoir un fonds de commerce, je vends du riz, mil et condiments ainsi que les boubous des enfants, des accessoires pour les tresses des petites filles et beaucoup d’autres choses. » nous confie, Mme Cissé. Elle ajoute que la tontine leur a permis de s’entraider et de rester soudées.
Habiba Guindo, une autre déplacée à Bankass, souligne aussi de son côté que la tontine lui a permis de subvenir a beaucoup de ses besoins comme, la « scolarisation de ses enfants. »
La femme, havre de paix
Pour des sociologues, la cohésion sociale entre les femmes est essentielle pour la culture de la paix. Elle joue aussi un rôle prépondérant dans la stabilité et la santé mentale des femmes déplacées, qui ont subi des traumatismes à cause de la crise sécuritaire, explique le sociologue Hamma Guindo.
Selon M.Guindo, la femme est la base de la transmission des valeurs éducatives ou sociétales. « Donc, la cohésion sociale entre les femmes est essentielle pour le bien-être individuel et collectif »,
Un avis partagé par le service du développement social. Mariam Niangaly est gestionnaire du site des déplacés de Faladié. Elle indique que parmi les formations organisées, figurent des modules enseignés sur l’importance du vivre-ensemble et la cohésion sociale.
« On essaie de mettre en place des groupements des femmes qui travaillent ensemble. Il y a même des coopératives avec des partenaires aussi », nous explique la responsable du site.
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« Sur les sites des déplacés, chrétien, musulman et autres croyants ainsi que différentes ethnies cohabitent et se côtoient, sans jamais s’indexer, ni s’écorcher », s’accordent les responsables de femmes de plusieurs sites de Mopti à Tombouctou en passant par Gao.
