Le Mouvement Tabalé se pose quelques interrogations pertinentes. Pour préserver l’ordre public, le décret suspend les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations.
Toutes les activités des partis politiques et activités à caractère politique des associations troublent-elles l’ordre public ? D’août 2020 à nos jours, les activités politiques n’ont-elles pas profondément et positivement impacté la mise en œuvre de la Transition ? Une concertation préalable entre le ministre de l’Administration Territoriale et la classe politique, pour échanger et convenir de la nécessité d’une suspension de leurs activités n’aurait-elle pas été possible et appropriée ? Quelle garantie offre le Gouvernement de la Transition aux partis, aux mouvements politiques, et aux associations qui mènent des activités à caractère politique, que cette mesure de suspension n’est que conservatoire ? Ce décret est-il opportun dans un contexte où toutes les forces sociales et politiques devraient être mobilisées à la faveur du Dialogue Inter-malien (DIM) ?
«Tenant compte de ces interrogations, des zones d’ombres et inquiétudes persistent », souligne le Mouvement. Lequel formule trois recommandations majeures, à savoir «l’abrogation du décret 2024-0230/PT-RM, au profit d’un mécanisme spécial et consensuel d’encadrement des activités des partis, mouvements politiques et associations, durant ces moments de crises » ; l’invitation au « Gouvernement à inscrire le dialogue et la consultation au cœur de toutes leurs actions, pour assurer un déroulement paisible de la Transition» ; et l’appel aux «partis, mouvements politiques et associations menant des activités à caractère politique au calme et à la retenue».
Chiaka Doumbia