‘’Les conditions pour prétendre à une médaille aux Jeux Olympiques ne sont pas réunies par notre pays’’, ont affirmé des responsables sportifs. Une réplique à la sortie du ministre des Sports furieux contre la participation du Mali qui est revenu bredouille sans médaille.
« Il faut au moins un championnat digne de ce nom pour espérer sur les jeux Olympiques. Ça demande beaucoup d’efforts. Nous sommes loin de cette situation. Il faut un travail gigantesque », a déclaré le 3e vice-président du Comité national olympique du Mali (CNOMS), Abdoul Wahabou ZOROME, lors d’une conférence de presse tenue ce mardi pour faire le compte rendu de la participation de notre pays aux Jo Paris 2024.
Cette conférence avait l’allure d’un droit de réponse au ministre de la Jeunesse et des sports qui a dénoncé la piètre participation malienne aux JO de Paris 2024, tout en demandant des comptes au Comité national olympique du Mali (CNOMS).
« Le comité olympique vient en appoint et ne détient pas la politique sportive du pays. Le Comité ne perçoit que des subventions », a clarifié le responsable du CNOSM, ajoutant qu’ils se battent avec les maigres ressources mises à leur disposition.
Or, poursuit-il, l’engagement financer des autorités politiques en faveur des disciplines sportives est essentiel aux performances des athlètes lors des compétitions, à l’image des Jeux Olympiques.
Pour autant, lors de cette rencontre internationale de la promotion des valeurs et des disciplines sportives, le Mali était parti avec un budget faible, a-t-il relevé, contrairement à de nombreuses délégations africaines avec presque le même effectif, dont la Côte d’Ivoire avec un budget de plus d’un milliard de FCFA.
Comme preuve, le trésorier du Comité national olympique, Abdoulaye COULIBALY, a indiqué que sur un budget prévisionnel de 400 millions de FCFA, le Comité a reçu de la part de l’Etat que 93 millions de FCFA, soit 22% des 360 millions de FCFA débloqués par le gouvernement pour les JO.
« Après les JO, il reste 266 000 FCFA. Nous allons aussi rembourser les 11 millions qui étaient prévus pour la prise en charge de l’équipe nationale de football en cas de qualification aux matchs de poule », a signalé le trésorier.
« Pour préparer un athlète de haut niveau, il faut s’y prendre très tôt. Le sport a quitté le domaine du hasard, c’est désormais scientifique. Donc, pour gagner des médailles, il y a beaucoup d’efforts à consentir et des charges à prendre, surtout pendant la préparation », a déclaré le directeur technique.
Dans un pays où les championnats relevant des prérogatives des fédérations et du ministères des sports ne sont pas réguliers, sauf miracle sinon il est difficile de gagner des médailles à des compétitions de haut niveau, à l’instar des Jeux Olympiques.
« Les fédérations savent préparer les athlètes, mais il faut des engagements et des financements sur le long terme. C’est seulement dans ces conditions que l’on peut prétendre à des médailles », a ajouté le technicien, indiquant par ailleurs qu’aucun pays ne peut prendre complètement en charge ces exigences sans le soutien des partenaires qui appuient les disciplines sportives.
Le Dr Alassane MARIKO, chef de la mission de la délégation malienne du Comité olympique, contrairement aux insinuations du ministre des sports, a souligné ne ce n’est pas le comité national olympique du Mali qui choisit les représentants du pays aux olympiades.
Selon lui, c’est tout un processus lié notamment aux performances individuelles ou collectives des athlètes. Et les préparations des athlètes sont prises en charge par le Comité international olympique (CIO) et un appui de 3000 dollars par personne. Selon lui, cet argent est directement versé dans le compte du sportif.
Sur les 5 disciplines dans lesquelles le Mali était représenté, seule l’équipe nationale de football s’est qualifiée. Pour les autres cas, dévoile-t-il, ils ont bénéficié de la place de l’universalité qui est une invitation à des athlètes.
« Contrairement aux autres compétitions, même si tu n’es pas qualifié, l’athlète peut bénéficier de la place de l’universalité pour participer aux JO. Mais, il y a des procédures à suivre », a-t-il insisté, en concluant qu’« aux JO, on ne va pas chercher la médaille, on va avec la médaille».
PAR SIKOU BAH
