Le Mali risque gros dans le concert des Nations africaines. Après l’humiliation qu’il a subie en voyant sa délégation se faire renvoyer lors du dernier sommet du parlement de la Cédeao pour manque de légitimité, le pays est sur le point d’avaler une autre couleuvre au Parlement africain. Et pour cause, le CNT ne disposerait pas de légitimité pour siéger, encore moins être éligible au poste de président. Selon un document consulté par Azalaï Express, le Mali et une dizaine d’autres pays qui n’ont pas été accrédités pour ce sommet de mai.
Si pour les autres pays cités, cela pourrait s’expliquer par le renouvellement en cours de leurs parlements, le cas du Mali serait autre chose. L’une des raisons probables serait le manque de légitimité du Conseil national de transition (CNT). C’est à ce titre que la délégation conduite par son président, Malick Diaw, avait été éconduite au dernier sommet du parlement de la Cédeao. Ce, au regard de l’arrêt N°2020-07/CC DU 18 décembre 2020 relatif au contrôle de conformité du règlement intérieur de du CNT qui stipule que compte tenue du fait que les membres du CNT ont été nommés par décret du président de la Transition ils ne sauraient se prévaloir du titre de député. Dès lors, leur légitimé est en cause par la Cour Constitutionnelle.
Les ambitions démesurées de Chato
La situation que vit le pays cache un drame qui ne saurait tarder à être étalé au grand jour.
Le hic dans cette mésaventure est qu’au même moment, Haïdara Aissata Cissé annonce en grande pompe sa candidature au poste de Président de cette instance africaine. Ici, elle occupait de vice-président avant la chute du régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, laquelle chute a occasionné la dissolution de l’Assemblée nationale. Elle a perdu ce poste avec la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale. Faut-il rappeler qu’elle a été repêchée au CNT, suite à la démission de l’imam Diarra, ce, après moult tractations et pressions. Depuis, elle bat campagne de toutes ses forces et mobilise tous les soutiens possibles pour la réalisation de son projet ; quitte à faire une communication mensongère. A titre d’exemple, elle a publié des photos d’elle et du président nigérian, Mahamadou Buhari, à la sortir d’une visite de courtoisie. Comme pour faire croire que le président nigérian est l’un de ses soutiens pour ses ambitions africaines. Il n’en fallait pas plus pour que les autorités de ce pays démentent ces allégations. Parce que le pays dispose son propre candidat pour la vice-présidence, en la personne du Sénateur Bala Ibn Na’Allah. Azalaï Express a appris que les photos publiées par Chato n’ont rien à avoir avec une audience politique liée à une quelconque candidature. Le président Buhari l’a plutôt reçue au nom d’une association de femmes africaines qu’elle dirige.
Des sources annoncent par ailleurs que le Sénateur Ibn Na’Allah serait le choix de la majorité des pays de l’Afrique de l’Ouest. C’est donc dire que la candidature de Chato au nom de région ouest-africaine crée un malaise et frôle même le scandale diplomatique. Sachant que l’Afrique de l’Ouest ne pourrait avoir qu’un poste de vice-président, la candidature de la Malienne fragilise la position de la sous-région. D’où les frustrations dans plusieurs chancelleries ouest-africaines.
Ce, parce que même si Aissata Cissé venait à être élue, elle ne siègerait que quelques mois. Car, le renouvellement du parlement malien est prévu dans moins de 9 mois. Cela aura des conséquences fâcheuses pour le Mali qui ne pourra plus prétendre à un poste de président de cette instance continentale avant 10 à 15 ans. Le Mali va t-il encore se faire humilier. Rien n’est moins sûr.
Il y a péril en la demeure !
Dieu veille !
Jean JACQUES
Source: Azalaï Expres