Le Consortium d’organisations de la société civile du Mali a organisé du 30 novembre au 1er décembre un panel de haut niveau sur les enjeux et défis de la participation des femmes et des jeunes aux élections générales. C’était dans la salle de conférence de la Direction nationale de la promotion de la femme.
Le Président du Comité de veille pour le suivi de la Transition au Mali, Badra Alou Sacko, a rappelé que ce panel est organisé par les organisations de la société civile du Mali membres du Consortium du Conseil national de la société civile du Mali (C.n.s.c), du Forum des Organisations de la société civile (F.o.s.c), la Coordination des Associations et O.n.g féminines (C.a.f.o), le Conseil national de la Jeunesse du Mali (C.n.j) et la Plateforme des Femmes-leaders du Mali (P.p.f.l.m). «Ce panel entre dans le cadre de l’harmonisation des positions communes de la Société civile du Mali», a déclaré Badra Alou Sacko. Il a remercié le ministère de la ¨Promotion de la femme, ceux de la Refondation et de l’Administration territoriale et le ministère Délégué chargé des Réformes politiques et institutionnelles pour leur esprit de collaboration avec la société civile dans le processus de refondation du pays. Il a exprimé sa profonde gratitude au P.n.u.d et à la délégation de l’Union européenne pour leur appui technique et financier.
Représentant la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, la Directrice nationale de la promotion de la femme, Mme Tounkara Sophie Souko, a souligné que l’objectif est d’échanger sur les enjeux et défis majeurs liés à la participation active des femmes et des jeunes aux futures élections générales afin de proposer des solutions durables. Ce panel, a-t-elle rappelé, se tient dans un contexte marqué par l’engagement des plus hautes autorités dans la refondation de l’Etat à travers différentes réformes institutionnelles et administratives au Mali. Elle a salué l’engagement des autorités de transition de garantir le respect des droits humains, en particulier ceux de la femme, de l’enfant et de la personne vivant avec un handicap. «Nous venons de lancer la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre. Il faut noter qu’en plus des violences de tout genre, on constate également des violences à l’égard des Femmes en politique et dans les processus électoraux».
Selon Mme Tounkara Sophie Souko, l’égalité de genre est une condition impérative pour lutter efficacement contre la pauvreté et promouvoir les piliers de la gouvernance, de la démocratie, du développement durable, économique, social et environnemental et les conditions des institutions inclusives. L’exclusion des femmes et des jeunes s’explique par les barrières économiques, structurelles et juridiques qui les empêchent d’avoir accès aux ressources nécessaires à leur émancipation. La directrice nationale de la promotion de la femme a évoqué le bond significatif enregistré dans la représentation des femmes lors des élections communales de 2016 et législatives de 2020. Le taux est passé respectivement de 9% en 2009 à 25% en 2016 et de 9,52% en 2013 à 28,57% en 2020. «Toutefois, malgré leur présence constante dans l’animation de la vie politique, les femmes restent faiblement représentées dans les instances de prise de décision, surtout au niveau des fonctions nominatives où elles n’atteignent que 20% », a-t-elle déploré.
A l’en croire, les pouvoirs publics ont pleinement conscience des enjeux liés aux droits des femmes et à l’égalité des genres. «Cette activité est une réponse aux idéaux de la refondation du Mali qui porte sur l’équité, la justice sociale et une démocratie réelle basée sur le choix des hommes et des femmes, et sur la base des programmes en faveur de la population», a martelé la représentante de la ministre en charge de la promotion de la femme. A ses dires, la participation effective des femmes et des jeunes aux élections générales doit se faire dans le contexte, d’une part, de la vision du Cadre stratégique de la refondation de l’Etat et, d’autre part, avec la volonté des plus hautes autorités du Mali à restaurer la paix et à renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble entre les Maliens et les Maliennes.
Assurer une large vulgarisation de la loi électorale et des autres documents électoraux
Des exposés ont été faits par d’éminents experts à l’image de Dr Ibrahima Sangho de Modele Mali, Mme Fanta Coumba Karembé, Présidente du Conor-Cnj-Mali, Mme Sangaré Nana Coulibaly, Présidente de la Cafo, Siaka Magassa Département opérations électorales Aige et d’autres.
Plusieurs recommandations ont été formulées. Il s’agit, entre autres, de développer la confiance et la volonté pour les femmes et les jeunes d’assumer leurs responsabilités ; d’assurer une large vulgarisation de la loi électorale et des autres documents électoraux ; de mettre en œuvre un programme de renforcement des capacités des femmes et des jeunes sur le processus et le calendrier électoral ; d’élaborer et mettre en œuvre un programme de formation, de coaching et d’accompagnement des femmes et des jeunes et d’assurer une large vulgarisation de la loi électorale et des autres documents électoraux.
Chiaka Doumbia
Le Challenger