Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko est attendu dans les jours à venir dans les capitales de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Le panafricanisme et le souverainisme seront au cœur de cette tournée sous-régionale du Premier ministre sénégalais.
L’avènement du tandem Diomaye Faye-Ousmane Sonko au pouvoir au Sénégal a créé un grand enthousiasme au sein des dirigeants des Etats de l’Alliance des Etats du Sahel. Ibrahim Traoré, le président de la Transition burkinabé, a même laissé entendre que l’arrivée de Faye à la tête du Sénégal était le “symbole d’une nouvelle ère pour une Afrique décomplexée, libre et souveraine”.
Dans les coulisses de congratulations, Abdourahamane Tchiani du Niger a même discrètement invité Diomaye Faye à adhérer à la vision de l’AES. A peine deux mois au pouvoir, le nouveau président a entamé une offensive diplomatique au sein des pays de la sous-région.
C’est dans cette perspective que début mai, lors d’une séance consacrée à la relance des activités du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a annoncé sa toute première sortie sous-régionale depuis qu’il a été nommé à la Primature sénégalaise par le président Bassirou Diomaye Faye. Pour cette énième sortie, Ousmane Sonko a décidé de le réserver aux pays de l’AES dirigés par des militaires.
Avant même que son parti le Pastef n’accède au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et son colistier Ousmane Sonko ont été séduits par le caractère panafricaniste et le souverainisme brandi par les dirigeants des pays de l’Alliance des Etats du Sahel.
Pour lier la parole à l’acte, le déplacement d’Ousmane Sonko rentre dans ce cadre-là afin de renforcer des partenariats entre le Pastef et certaines formations politiques dans la région.
Les pays de l’AES et le Sénégal ont aussi une convergence de vue sur plusieurs questions d’intérêt commun notamment la sortie du F CFA et la renégociation des accords militaires et économiques de leurs Etats respectifs avec les partenaires étatiques et multinationales, sur la base d’une coopération plus juste pour les peuples.
Au-delà des questions d’intérêt commun, il sera aussi question de faire un aperçu de ce que ces Etats de l’AES reprochent à la Cédéao, aux dirigeants de la sous-région, pour que Dakar puisse jouer le rôle qui lui revient, c’est-à-dire jouer les intermédiaires. Faire en sorte qu’il y ait des discussions sérieuses sur des points qui sont soulignés par ces pays et les régler dans la meilleure des façons pour que la Cédéao continue d’être la région de référence au niveau de l’Afrique.
Ousmane Mahamane