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Paix, sécurité et cohésion sociale : la gestion de l’Armée et la situation des forces étrangères

Bamako, 17 décembre (AMAP) Au sein de la commission 1, les débats se sont poursuivis, dans la matinée de lundi, sur la thématique paix, sécurité et cohésion sociale qui suscite un grand engouement auprès des participants que la situation sécuritaire d’ensemble du Mali préoccupe.

Sur le sujet, chaque intervenant y est allé de ses commentaires et propositions. Les solutions préconisées ont trait à la réorganisation de l’outil de défense nationale, le renforcement des moyens militaires et la relecture de certaines dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Les participant ont, aussi, attiré l’attention du gouvernement sur la dangereuse prolifération des associations à caractère communautaire et sur les insuffisances de la Loi d’entente nationale.

Le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, selon plus d’un intervenant, passe par l’acquisition de moyens conséquents. Mais surtout, le  niveau du commandement sur le front doit être rehaussé. C’est du moins l’avis du lieutenant Daouda Konaté, membre du Syndicat des surveillants de prison, qui estime qu’il y a trop d’officiers généraux et d’officiers supérieurs dans les représentations diplomatiques du Mali à l’étranger.

« Il faut les faire retourner pour qu’ils mettent en pratique leurs connaissances», a-t-il recommandé, persuadé que cette mesure peut améliorer l’encadrement des troupes sur le terrain. «L’Armée malienne a les mains liées, elle est sous tutelle », a également dénoncé le lieutenant Konaté, soulignant au passage l’inefficience de l’action de la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) dont le mandat doit être repensé. Et de marteler : « Aujourd’hui, les éléments de la Mission onusienne ne font qu’animer les bars et les boites de nuit.»

Il ne pouvait ne pas être question de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui, tous en conviennent, a permis la cessation des hostilités entre l’Armée et les mouvements indépendantistes. Mais, il faut impérativement « revoir certaines dispositions qui contiennent les germes du démembrement du Mali », selon Abdoulaye Amadou Sy de la Coalition des forces patriotiques (COFOP). Le leader politique a dénoncé le fait que l’Accord prévoit l’élection des présidents de région au suffrage universel direct. Toute chose qui lui paraît inconcevable. Et sur le statut de Kidal, il est convaincu que ce sont les groupes armés qui interdisent l’accès de cette ville à l’Armée malienne.

Le délégué de la COFOP ne s’explique pas, non plus, l’inaction dela myriade de forces étrangères présentes sur le sol malien et qui n’arrivent pas à faire face à moins de 4000 terroristes. Pour lui, il urge de créer un état-major tactique qui regroupera, sous le commandement du Mali, les chefs de toutes les forces en présence.

Lors des débats, il a également été question du retour des réfugiés. Un processus qui, selon le ministre en charge de la Solidarité, Hamadou Konaté, obéit à un certain nombre de règles et doit s’opérer à travers des commissions tripartites mises en place avec les pays d’accueil. Mais pour lui, c’est surtout la « volatilité de la situation sécuritaire qui retarde le retour effectif de nos compatriotes». M. Konaté n’a pas, lui aussi, passé sous silence la nécessité de revoir l’Accord qui ne saurait résister à la « volonté des Maliens d’y apporter ce qui peut le rendre meilleur ».

Quant à l’ancien ministre Maouloud Ben Kattra, il a indexé la multiplication des associations à caractère ethnique ou communautaire. « Il faut y mettre fin », dit-il. Il faut, autant, des efforts pour recadrer les prêches au Mali, où « n’importe qui peut s’improviser imam ou prêcheur ».

Par ailleurs, des intervenants ont émis des réserves sur la Loi d’entente nationale, dont certaines dispositions favoriseraient l’impunité.

ID/MD (AMAP)

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