Les agents de la société Ozone Mali, sans salaire depuis 3 mois, ont pris d’assaut la mairie centrale pour exiger le paiement de leurs salaires ce mardi 19 avril. 

Ils étaient une vingtaine d’agents d’Ozone Mali dans la cour de la mairie centrale de Bamako pour réclamer le payement de leur arriéré de salaire, selon des travailleurs de la société contactés par nos soins.

Le regroupement consistait à attirer l’attention de la mairie du District de Bamako sur les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Cette situation est très fréquente à Ozone Mali depuis des années à cause du nom paiement des factures de la société par l’Etat et la mairie du district de Bamako.

« À ce jour, nous sommes à trois mois bouclés sans salaire. On tend vers notre 4e mois sans un kopeck », nous a affirmé le secrétaire général du syndicat des travailleurs d’Ozone Mali qui souligne que cette difficulté s’explique par le non-paiement des factures de la société par l’État et la mairie du District de Bamako.

« Au début des activités, en février 2015, les salaires étaient payés vers les 5, 6 et 7 du mois. Mais depuis la fin du mois d’avril de la même année, les salaires ont commencé à prendre du retard. Presque 8 ans dans la mise en œuvre de la convention, ce problème n’a pas pu être résolu », a expliqué de son côté un superviseur d’Ozone Mali. Selon lui, malgré la relecture de la convention, la société peine à corriger les difficultés constatées dans sa mise en œuvre.

Il invite à imaginer la souffrance des agents sans salaire pendant cette période très difficile marquée par la cherté de la vie en ce mois de ramadan.

« Des responsables de famille qui souffrent dans leur chair dans des conditions très difficiles pour travailler et qu’au bout du compte le salaire ne suit pas l’effort. Cela est vraiment dur et difficile », a indiqué notre interlocuteur.

Selon les décomptes de la direction de Ozone, l’État doit à la société 14 milliards de FCFA. Avec ce montant si important, il est difficile de maintenir le rythme de paiement des agents, l’entretien des véhicules et assurer leur mobilité.

C’est pourquoi les travailleurs n’en veulent pas à Ozone Mali, mais aux autorités maliennes de ne pas pouvoir honorer leurs engagements en payant les factures de la société.

Au contraire, ils estiment qu’Ozone Mali a fait ce qu’elle pouvait en assurant le salaire des agents alors que même l’État ne paie pas sa part de la convention.

« Nous sommes peinés et sans voix souvent de voir que notre propre État est la source de notre souffrance, de notre galère », s’est indigné le superviseur.

Il a indiqué qu’outre le problème de salaire, les agents travaillent sans équipements adéquats, sans protection avec des risques de santé.   

Cette convention de 8 ans arrive à terme en février 2023. Ses résultats obtenus sur le terrain conformément aux engagements sont de l’espoir donnés à ce projet dans le cadre de l’assainissement de la ville de Bamako.

La capitale croule encore sous le poids des ordures et très souvent enveloppées par les poussières.

Pour de nombreux acteurs, la convention Ozone Mali n’a pas véritablement été mise en application à cause des difficultés liées aux lois nationales et au nombre important d’intervenants qui n’ont pour autant pouvoir de décision de changer ou de résoudre les problèmes.

À moins d’une année de la convention Ozone Mali, l’avenir est certain quant à son renouvellement.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin