Dans un exercice pathétique et qui va véritablement décevoir plusieurs  militants de son parti, le tonitruant député élu à Kolondiéba s’est donné un rôle qui sied mal en lui. De la politique au griotisme, il n’y a eu qu’un pas à franchir pour lui.

Dans la démocratie, il est des individus indignes de la confiance du peuple. Sans conviction politique digne de ce nom et sans vergogne, ils sont capables de retourner la veste seulement pour préserver leurs intérêts. Oumar Mariko en est un !

Connu pour ses prises de positions radicales, et qui frisent parfois le ridicule, l’ex « opposant » a cloué son bec une bonne fois pour toute. Il a tellement compris la majorité, qu’il veut être loyaliste plus que le roi. A l’Assemblée nationale ce vendredi, lors du débat sur la motion de censure, l’élu s’est donné en spectacle digne d’une comédie grecque.

Oumar Mariko a cru bon de demander à rendre « hommage à Moussa Mara ». « La motion de censure a tiré à terre ! » renchérit l’homme qui a mené une campagne très frontale au 1^er tour contre IBK. Dans ses différentes interventions, Mariko a complètement botté en touche les préoccupations réelles des Maliens : insécurité, vie chère, train de vie extravagant de l’Etat, l’insécurité alimentaire qui frappe plus de 4 millions de nos compatriotes, selon les ONG humanitaires, les incohérences dans les procédures d’achat de l’avion présidentiel et les contrats d’armement, la souffrance des paysans qui manquent cruellement de matériels et intrants agricoles pour booster la production, etc. Bref, Oumar Mariko a trahi la confiance de ses militants qui ont cru en lui avec ses discours populistes. Et il se tait !

A-t-il vraiment le choix ? Absolument non ! Connu pour ses connexions mafieuses, le député SADI a fait de l’Assemblée un lieu de refuge pour échapper à la justice. Il doit donc courtiser la majorité pour échapper à la levée de son immunité parlementaire, une fois de plus, pour les nombreuses affaires dans lesquelles il est cité. Son soutien aux putschistes, dont la plus part sont en prison, ses voyages douteux à Niafunké pendant la période l’occupation, la disparition des bérets rouges quand il était le bras politique du capitaine Amadou Haya Sanogo, l’affaire de l’assassinat des deux étudiants sur le campus universitaire ce 30 avril 2012, etc. Autant d’affaires sulfureuses qui finiront, sans nul doute par  rattraper le député Oumar Mariko. Mais en attendant, il doit changer, encore chanter IBK et son gouvernement en fermant les yeux et clouer son bec.

Oumar Mariko a véritablement pris la place d’un certain Me Mountaga Tall, en 2007, en son temps porte-parole du l’alliance des 43 partis de soutien à ATT. Pauvre Mariko, ton destin est vraiment étrange !

Tony Camara

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau