Le Parlement ougandais va débattre de la limite d’âge du président. La motion autorisant un député du parti au pouvoir à préparer et présenter devant l’Assemblée nationale le projet de loi visant à amender la Constitution a été adoptée mercredi 27 septembre. Il est question notamment de supprimer la limite d’âge de 75 ans pour une candidature à la présidence de la République. Si cette limite est supprimée, le président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, pourrait se représenter en 2021. La séance parlementaire s’est transformée en pugilat.
Des chaises qui volent, des ceintures qui claquent. C’est une bataille au sens propre du terme qui s’engage entre des députés de l’opposition et de la majorité. Des incidents qui ont lieu après qu’une vingtaine de députés de l’opposition ont refusé de quitter la salle. Des forces de sécurité non identifiées les évacuent par la force.
Il s’agit d’une tentative d’intimidation, estime Gilbert Oulanya, député de l’opposition. Mais pour lui, le combat continue. « Nous allons essayer autant que nous le pouvons de protéger la Constitution. A l’instant où nous abandonnons et que nous acceptons de supprimer l’âge limite de la Constitution, je vous le dis : ce pays est mort. A partir du moment où l’on accepte de s’incliner et de se laisser intimider », insiste-t-il.
Après une suspension de séance, le retour au calme et l’essentiel des sièges de l’opposition sont vides. Le député Raphaël Magyezi fait la lecture de sa motion. Une victoire pour la majorité.
Ce projet de loi émeut l’opposition, mais aussi une partie de la population. Raphaël Magyezi assure qu’il est mal compris. « L’émotion est compréhensible surtout lorsque vous voyez ce que certains collègues en disent. Que cet article 102 a pour objectif de maintenir le président Museveni au pouvoir. Si c’était fait pour le président Museveni, je ne vois pas pourquoi je voudrais aussi abaisser l’âge d’éligibilité, parce qu’en aucune façon le président Museveni ne pourra avoir de nouveau 35 ans », justifie-t-il.
Raphaël Magyezi espère être prêt dans deux semaines pour présenter son projet de loi au Parlement.
Source: RFI