Diane Lazarevic s’est dit «très contente» de la libération des otages d’Arlit. Mais sa joie a un goût amer car son père, Serge, est toujours détenu dans le désert malien. Diane Lazarevic a exprimé sa colère mardi soir au micro d’i>télé.
«Je suis très en colère contre le gouvernement, contre le Quai d’Orsay qui m’avait certifié que s’il y avait libération, il y aurait libération pour les quatre et mon père, que le négociateur en place négociait pour les cinq. Et bien ce soir, je pose la question : où est mon père ? J’ai l’impression qu’on m’a gentiment endormie pour que je ne fasse pas d’esclandre.»
«Ce sont quatre employés d’une grosse société (ndlr : Areva et Vinci) et ils sont libérés ce soir. Où sont les autres ? J’ai appelé le Quai d’Orsay. Ils ne savent rien. Je serai bien curieuse de savoir comment ils ont été libérés, si la société a payé pour eux ou pas. Moi, mon père n’a pas entreprise derrière lui.» Selon Diane Lazarevic, une rançon a clairement été versée pour la libération de Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret. Ce que dément le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.
L’inquiétude du comité de soutien
Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic, enlevé en novembre 2011au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a exprimé «une énorme angoisse pour les autres otages». Il a rappelé que Philippe Verdon, enlevé en même temps que Serge Lazarevic, avait été retrouvé mort, tué dans la balle dans la tête début juillet 2013 dans le nord du Mali. Il a aussi fait part de son inquiétude pour un autre Français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé fin novembre 2012 également au Mali.
Pascal Lupart a mis en cause les «propos irresponsables» de François Hollande qui a assuré que la France ne paierait pas de rançon pour les otages du Mali. «On se doute bien que c’est Areva qui a payé pour la libération des otages d’Arlit de la même façon que c’est EDF qui a payé pour celle de la famille Fournier», a-t-il dit. Les sept Français de la famille Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari) avaient été libérés sains et saufs fin avril 2013 après deux mois de séquestration. Leur enlèvement au Cameroun avait été revendiqué par le groupe islamiste nigérian Boko Haram.
«Ceux qui restent aujourd’hui détenus au Mali, a affirmé Pascal Lupart, sont des indépendants, des sans-grade qui n’ont pas derrière eux d’entreprise capable de disposer d’une manne financière pour les faire libérer». «Ces deux otages-là sont donc condamnés à mourir», a-t-il conclu.
Après leur enlèvement, Aqmi avait présenté Philippe Verdon et Serge Lazarevic comme des agents du renseignement français. D’après leurs proches, ils étaient en voyage d’affaires et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région d’Hombori.
Source : leparisien