Cela fera deux ans le dimanche 24 novembre, que Serge Lazarevic a été enlevé avec Philippe Verdon par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Hombori au Mali. Philippe Verdon a été tué par ses ravisseurs en mars dernier. Gilbert Rodrigues Léal, lui, a été enlevé à Diéma dans l’ouest du Mali, par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) il y a un an. Chaque jour, leurs proches se battent pour obtenir quelques informations des autorités et espèrent des preuves de vie de la part des ravisseurs.
Gilbert Rodrigues, otage du Mujao
« Les dernières preuves de vie qu’on a de mon frère, ce sont celles du 25 novembre 2012, la vidéo. Cinq jours après son enlèvement, on a eu sa vidéo et depuis, rien », raconte David, le frère de Gilbert Rodrigues Léal. « On sait que le Mujao, pendant les interventions de la France, s’est un peu éclaté, peut-être en plusieurs groupes. Mais on ne sait pas quel groupe le détient. Et la localisation, on ne sait rien du tout. »
David Rodrigues Léal a passé un message sur les ondes de RFI : « Un message avant tout d’espoir. Gilbert, si tu m’entends, je voudrais que tu gardes espoir. Ça fait un an, un an que tu es parti. Un an qui est sûrement long pour toi. C’est long pour nous aussi, mais sache qu’il y a du monde qui se mobilise pour toi. Tu as tous tes frères et tes sœurs qui sont là, ils sont toujours présents. Et on se battra jusqu’au bout. On t’aime fort et on espère te voir très bientôt », a-t-il déclaré au micro de RFI.
Serge Lazarevic, otage d’Aqmi
Diane, la fille de Serge Lazarevic, a attendu longtemps, elle aussi, une preuve de vie. Une seule est venue des ravisseurs : une vidéo, en février 2012. Puis, plus rien, jusqu’au mois dernier. Thierry Dol, l’un des quatre otages d’Arlit libéré fin octobre, lui, raconte qu’avec Daniel Larribe, ils ont été détenus au même endroit que son père, pendant plusieurs semaines, au début de cette année lors de l’opération Serval.
« Il l’avait trouvé plutôt en bonne santé et fort mentalement », rapporte Diane Lazarevic. « Ils ont pu parfois échanger un geste, un pouce levé pour, dire qu’aujourd’hui ça allait plutôt bien ou pas. Ils étaient éloignés, sous un arbre chacun. Et Thierry Dol me disait que, parfois, il ne voyait pas du tout mon père et qu’il n’y avait pas de pouce. Mais j’appelle les ravisseurs à ce qu’ils apportent une preuve de vie de Serge Lazarevic, de mon père », enjoint la fille de Serge Lazarevic.
Jeudi, à l’Elysée, Diane Lazarevic et David Rodrigues Léal espèrent obtenir quelques réponses à leurs questions de la bouche du président François Hollande, qui les reçoit à l’Elysée.
Source : RFI
