L’absentéisme dans l’administration, obstacle au développement économique et social d’un pays, est une gangrène presqu’inextricable au Mali. Ce mauvais pli est tellement ancré qu’il n’émeut plus grand monde sous nos cieux. Mais l’Office de radio et télévision du Mali (Ortm) a, semble-t-il, décidé de mettre le holà à cette pratique néfaste en son sein.
Dans un communiqué radiodiffusé, dont une copie nous est parvenue, la Direction générale de l’Ortm adresse un message sans équivoque à 15 de ses employés, fichés aux abonnés absents. Ils sont journalistes-réalisateurs, ingénieurs informaticiens, contrôleur de l’information, aide opérateur, secrétaire, chauffeur dans le cas présent.
Absents depuis des lustres à leurs postes respectifs, ils ont été sommés de les réintégrer au plus tard le lundi 25 avril 2022 à 7 h 30. Passé ce délai, promet le directeur général adjoint, qui signe le communiqué, ils s’exposent aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur. Il est certain que beaucoup de personnes concernées par ce communiqué n’ont pas appliqué à la lettre le rappel à l’ordre de leur Direction générale pour divers motifs, dont un déplacement à l’étranger. Mais comme le dit le principe universel : “Nul n’est censé ignorer la loi”… Ce qui est sûr, l’absentéisme peut vite devenir problématique pour une entreprise et générer de nombreux problèmes comme l’affaiblissement de la productivité et de la performance. Il en est de même du retard, du manque de qualité, des mauvais services au client… Cela peut affecter les équipes de travail et la motivation générale des autres salariés.
Pour colmater une telle brèche, l’entreprise se voit forcer de réorganiser les collectifs de travail pour combler les absences, souvent à la dernière minute. Ce faisant, la charge de travail est redistribuée à d’autres salariés, ce qui n’est pas toujours apprécié.
En décidant de mettre un coup de pied dans la fourmilière absentéisme en son sein, l’Ortm veut surtout démontrer que, loin du brouhaha, il est possible de bâtir le Mali Kura par doses homéopathiques.
La Rédaction
Le cri de cœur de Fousseyni Maïga :
“Ortm, la malédiction du mérite…”
Le bon manager, le dirigeant chanceux et le gestionnaire responsable privilégient d’abord et avant tout la compétence, la loyauté, la sincérité et l’intérêt supérieur de leur structure, au détriment s’il le faut des intérêts corporatistes et claniques. Cette notion intègre bien entendu des critères subjectifs, laissés au libre arbitre du dirigeant, pour justifier certains choix et d’autres décisions : je parle ici d’un principe universel et des exceptions qui le sous-tendent.
A l’Ortm, malheureusement, les qualités comme la compétence, le franc-parler, la sincérité et l’intégrité sont en train d’être érigés en défauts pour mettre sur le carreau certains agents. De nombreux cadres compétents, à tous les niveaux du service, sont injustement écartés ou sous-utilisés pour des raisons inavouées.
Pour permettre à l’Ortm d’être compétitif sur le plan sous régional et de répondre au mieux aux attentes de ses téléspectateurs, il convient de valoriser les compétences et mettre fin à cette injustice qui consiste à classifier certains agents en fonction des affinités ou des appréhensions caricaturées de certains laquais, incompétents et racontars de mauvaise augure, qui ne brillent que par leur capacité à pourfendre les autres ou flatter l’égo des ROIS du jour.
Source: Aujourd’hui-Mali