La Coordinatrice de la filière privée, du Hadj, Mme Cissé Fatimata Kouyaté dénonce l’intrusion partisane du ministre des Affaires religieuses et du Culte dans la répartition du quota de la filière privée. C’était à l’occasion d’une conférence de presse animée au siège du Haut conseil islamique (HCI) le jeudi 16 juin 2016.
«Avant la création du ministère des Affaires religieuses et du Culte, la répartition du quota de pèlerins de la filière privée n’a jamais été l’affaire d’aucune administration. Maintenant, nous sommes confrontés à l’intrusion partisane du ministère en charge du culte dans cette opération» ! La mise au point est de Mme Cissé Fatimata Kouyaté, coordinatrice des agences de voyage de la filière privée du pèlerinage.
Une déclaration faite lors d’une conférence de presse qu’elle a animée au siège du Haut conseil islamique du Mali (HCI), sur les préparatifs et les nouvelles dispositions du Hadj.
Par la voix de sa présidente, Mme Cissé, l’Association Malienne des agences de voyage et de tourisme (AMAVT) a dénoncé la mauvaise répartition du quota qui a été faite sans aucune base reglementaire. Cette répartition est entachée par l’intrusion partisane du ministre des Affaires religieuses et du Culte, M. Thierno Hass Diallo.
C’est la répartition «la plus scandaleuse», selon les responsables de l’AMAVT. Selon eux, c’est l’Association des agences de voyage libres du Mali), créée en 2015 et appartenant au cousin du ministre Diallo, qui a eu la part du lion.
Un autre cas de frustration au niveau des agences de voyage reste la répartition des stickers délégués (1 par regroupement). Cette autorisation, qui permet la mobilité des encadreurs des pèlerins, est indispensable à l’encadrement correct et permet d’éviter les sanctions des autorités saoudiennes.
Pour plus de transparence et d’impartialité l’AMAVT demande à l’Etat de se retirer de l’organisation commerciale du Hadj et de créer un cadre de concertation ou une commission nationale incluant tous les acteurs de la filière.
La conférencière a profité de l’opportunité pour mettre les points sur les «i» et contrer la propagande selon laquelle les agences doivent de l’argent à des prestataires saoudiens, dans le cadre de l’accord entre le gouvernement Malien et les autorités Saoudiennes portant sur une augmentation du quota malien à 2000 pèlerins supplémentaires.
«Le cas du quota supplémentaire de 2.000 pèlerins accordé par l’Arabie Saoudite au dernier moment de l’édition 2015 a été géré dans la plus grande transparence et nous sommes heureux de montrer les bordereaux de paiement du quota supplémentaire. Les sommes ont été versées sur un compte, à nous, indiqué par l’administration du Hadj», a démonté Mme Cissé Fatimata Kouyaté.
«Les agences de voyage pointées du doigt sont à l’aise d’affirmer qu’aucune agence ne doit un centime à un prestataire saoudien» a-t-elle martelé.
La restitution de la mission préparatoire du Hadj qui s’était rendue du 16 au 25 février 2016 en Arabie Saoudite a permis de comprendre les nouvelles dispositions ? Un quota de 9.000 pèlerins a été accordé au Mali avec obligation pour chaque organisateur d’ouvrir un compte bancaire en Arabie Saoudite et de faire transporter ses pèlerins par un transporteur saoudien ou une compagnie régulière desservant l’Arabie Saoudite.
Oumar Alpha
Source: Le Matin