Le ministère de l’Education nationale a organisé des examens scolaires que l’on peut qualifier de “sans faute” car ne souffrant d’aucune fraude. La transparence est aussi de mise pour la proclamation des résultats qui sont d’ailleurs consultables sur Internet. Tout le contraire de ce qui se passait dans ce ministère il y a quelques années. Mais il faut reconnaître que depuis deux ans, les fuites, fraudes et autres manipulations des examens tendent à devenir de vieux souvenirs.
Cette année, aucun doute sur les diplômes délivrés par le ministère de l’Education nationale, contrairement à un passé récent, surtout en 2014 où des fraudeurs avaient été alpagués par la Brigade d’investigations judiciaires et déférés au Parquet, suite aux enquêtes rondement menées par l’Inspecteur divisionnaire Papa Mamby Keïta qui était en charge du dossier. Mais après, patatras…
Les sanctions tardant à tomber, on pensait alors ne point sortir de ce cycle infernal de la fraude scolaire car frauder ” Djinèbo “ aux examens scolaires était une pratique tellement répandue qu’elle devenait anodine pour les élèves, enseignants, parents d’élèves. Surtout des fonctionnaires du ministère de l’Education nationale en avaient fait une véritable situation de rente.
Point n’est donc besoin de remuer le couteau dans la plaie, même si se souvenir d’où nous venons permet de bien mesurer le chemin parcouru. C’est pour dire qu’on est plus dans les années où des pays refusaient à des étudiants maliens l’inscription dans leurs universités et instituts, sous le prétexte que les irrégularités et fraudes notées au niveau de l’examen du baccalauréat amenaient à ne pas accorder du crédit aux diplômés des sessions concernées.
Pour cette année, on a eu droit à des examens très bien organisés et pour en rajouter à la transparence de mise, les résultats des différents examens scolaires sont publiés, tour à tour, selon un calendrier rendu public par le ministère de l’Education nationale et lesdits résultats peuvent être ensuite consultés sur Internet.
Espérons que le scandale de fuites sur les sujets et autres dysfonctionnements comme les faux diplômes de baccalauréat délivrés par des fonctionnaires véreux des services du ministère de l’Education, qui alimentaient de vrais réseaux de trafic de diplômes, sont désormais complètement ensevelis au cimetière de l’histoire.
De toute façon, les progrès enregistrés au niveau de l’organisation des examens scolaires sont à saluer et surtout à encourager car c’est un point positif gagné par notre système éducatif, même s’il reste encore beaucoup de choses à parfaire.
Il faut reconnaître que cette dynamique d’organisation d’examens avec zéro fraude a été enclenchée avec l’arrivée de Barthélémy Togo à la tête du ministère de l’Education nationale, un Département qu’il connaît très bien pour y avoir séjourné auparavant comme secrétaire général. Appelé à la rescousse après une année scolaire de tohu-bohu, avec des fraudes massives, Barthélémy a su d’emblée redonner du crédit aux examens scolaires.
L’on se rappelle que pour l’année scolaire 2015-2016, le ministère de l’Education nationale a eu à expérimenter, à quelques semaines du démarrage des examens scolaires, des mesures antifraudes jugées rigoureuses et qui, à ce jour, ont prouvé leur efficacité. Mais il ne faut pas dormir sur les lauriers car les progrès technologiques constituent désormais un outil précieux des fraudeurs et des pays dotés de puissants moyens, comme la France, ont eu à être leurs victimes il y a si peu.
A l’heure actuelle, il y a le cas du Sénégal où les sujets des examens et leurs corrigés se sont retrouvés sur les réseaux sociaux et les candidats pouvaient aussi se le passer par IMO, Whatsapp et autres créneaux. Il y a donc lieu, dès à présent, de faire preuve d’anticipation de ce côté-là.
Espérons que la même dynamique d’examens sans fuite ou fraudes se poursuivra en se renforçant dans les années à venir et entrainera dans ce sillage l’Enseignement supérieur, notamment les universités et instituts publics comme privés, afin que ces établissements d’enseignement et de formation professionnelle puissent convaincre des bons produits mis sur le marché de l’emploi.
En effet, de nos jours, il ne sert à rien de tout faire pour obtenir un diplôme non mérité en termes de niveau et d’expertise car une fois en contact avec la production, les lacunes vont sortir au grand jour. C’est d’autant plus vrai que la Fonction publique absorbe très peu de diplômés, le gros lot devant se tourner vers le secteur privé où la compétence est le seul atout valable pour s’y épanouir.
A.B.N.
Par Aujourd’hui-Mali