Le mouvement pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Mosad) est monté au créneau pour fustiger les manquements, constatés dans le processus électoral, vécus récemment dans notre pays.
A la faveur d’une conférence de presse animée en le vendredi 10 janvier à la Maison de la presse, sur thème,« les défis démocratiques et les élections présidentielles et législatives 2013», le Mouvement pour la sauvegarde des acquis démocratiques (Mosad) est revenu sur l’état de la Démocratie et le processus électoral en cours dans notre pays.
Les conférenciers, le juge Dramane Diarra, le président du Mosad, Boubacar Boré et le Secrétaire Général dudit mouvement, Eric Koité, ont fait des diagnostics et des constats sur l’état de la Démocratie au Mali. Autrefois cité en exemple à l’échelle continentale, notre processus démocratique suscite depuis mars 2012 de vives interrogations.
Selon les conférenciers, le peuple malien commence à perdre espoir. Alors, face à cet état de fait, «Il faut qu’on sauve le Mali », lancent-ils avec force. Dans leur déclaration liminaire, ils ont dénoncé la mauvaise organisation, les actes de fraude massive, les alliances contre nature. Des alliances, sans éthique et souvent amorales, ne défendant que des intérêts sordides.
Il est vrai que les élections législatives ont pu se tenir; elles étaient mieux organisées. Cependant, les conférenciers ont mis en relief leur caractère lié au faible taux de participation et aux couacs décriés, qui ont retenu l’attention de plus d’un observateur. En plus, le récent arrêt de la Cour constitutionnelle qui fut, «comme d’habitude scandaleux», aura été perçu, au cours de cette conférence de presse, comme favorisant un véritable fiasco, un holdup électoral. Bref, pour les Eric Koité: «la cooptation, Nara, Nioro, Gao en sont les illustrations parfaites. C’est pourquoi, notre conscience nous interpelle au Mosad».
Leur mouvement est « conscient de son rôle de sentinelle pour la sauvegarde de la démocratie», disent-ils.
De son côté, Dramane Diarra a expliqué le concept de la démocratie qui est un système où le peuple contrôle les actions des gouvernants. Auparavant, il avait donné un bref aperçu de l’avènement de la Démocratie dans notre pays et de son processus. Selon lui, tout au long de cette période, le «système démocratique a été considéré comme l’anarchie. Il y avait, en quelque sorte, une Démocratie de phase qui exclut le peuple».
Par ailleurs, le conférencier principal laissera entendre qu’il «y avait le défi d’une vision commune entre ce qu’il était convenu d’appeler élite politique et les masses populaires». En cela, « La démocratie est devenue une chasse gardée de la classe politique et des politiques»ajoutera Dramane Diarra, avant de soutenir haut et fort qu’en fait au Mali, « au lieu d’instaurer une véritable culture démocratique, on a privilégié la Démocratie de forme au détriment d’une démocratie de fond». D’où, le défi de l’appropriation de la démocratie par les citoyens. Et cela s’est concrétisé par l’indifférence généralisée des populations. « Or, ce sont elles (les populations) qui constituent le pilier de tout processus démocratique», conclurent-ils.
Soufi Mahamane
Source: Le Katois