L’Assemblée nationale a procédé le 26 mai à la mise en place des groupes parlementaires. C’est la majorité présidentielle qui remporte le gros lot, avec 125 députés, répartis en 5 groupes parlementaires sur les 6 que compte l’Assemblée Nationale. Seul le groupe parlementaire Vigilance Républicaine et Démocratie (VRD), porté par l’URD, a décidé d’être dans l’opposition. Esseulé, de quelles armes dispose-t-il ?
19 députés, un parti, une mission : contrôler l’action gouvernementale. Voilà en gros le portrait de la nouvelle opposition parlementaire sous la 6ème législature. Depuis 2013, c’est la même chose. Rempiler cette année est, selon Me Demba Traoré, lié à la mauvaise gestion du pays par le Président Ibrahim Boubacar Kéïta. « Nous avons souverainement décidé de rester dans l’opposition, pour être des sentinelles, suivre l’action gouvernementale, la dénoncer à chaque fois qu’il le faut et contribuer au renforcement de notre démocratie».
19 députés contre 125. L’écart est énorme, mais n’impressionne pas du côté de l’URD. « En 2013, l’URD avait moins de 19 députés. Peu importe le nombre, ce sont les actions qui comptent. Nos députés ont les mêmes droits d’interpeller, de poser des questions orales ou écrites, de déposer des motions de censure, de dénoncer et de proposer des solutions », assure Me Demba Traoré.
Deux oppositions ?
Le parti Yelema, 3 députés, s’est rangé du côté des non-inscrits. Il estime être de l’opposition mais pas celle de l’URD, décriée dernièrement par une frange de l’opinion publique. La cause : ses alliances électorales avec le parti au pouvoir et son vote en faveur du candidat de celui-ci lors de la course au Perchoir. « Nous pouvons être considérés comme une opposition autre que celle de l’URD. Une opposition qui suit toujours les décisions de la majorité n’est pas une opposition », déclarait Moussa Mara à nos confrères du Jalon le 21 mai dernier.
À l’URD, on accuse l’ancien Premier ministre d’avoir un bilan en commun avec le régime d’IBK. « Si nous voulions être invités au partage du gâteau, notre président connait le chemin de Sébénikoro. Le statut de l’opposition et les textes fondateurs de notre parti n’interdisent pas une alliance avec un parti de la majorité, à l’exception de la présidentielle. Moussa Mara a contribué à bâtir le système actuel, auquel nous nous opposons. Il compte venir s’opposer au résultat de son travail ? C’est une bonne chose. Il va nous renforcer dans notre combat. Il est le bienvenu », ironise Me Demba Traoré.
Le bureau exécutif du parti va bientôt désigner le nom du chef de file de l’opposition. « À part celui de Soumaïla Cissé, aucun nom ne circule pour l’heure ».
Boubacar Diallo