Les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont de plus en plus souples tout en ayant réduit de 16% leur coût par Casque bleu au cours des dernières années, a déclaré vendredi 24 mars 2017 le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé du maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui s’apprête à quitter ses fonctions.

Le coût des opérations de maintien de la paix des Nations Unies est actuellement de 7,2 milliards de dollars, contre 8,2 milliards de dollars en 2011. «C’est beaucoup d’argent à première vue, mais c’est 0,4% des dépenses militaires mondiales», a déclaré M. Ladsous, lors d’une conférence de presse. Son successeur, Jean-Pierre Lacroix, doit prendre ses fonctions en avril.

«Aucune autre armée n’a fait ce que l’ONU a fait au cours des six dernières années», a-t-il ajouté. «Nous avons diminué de 16% le coût du maintien de la paix sans aucune diminution en termes de niveau des équipements».

Comparant les coûts des Nations Unies avec ceux d’opérations similaires menées par des gouvernements, M. Ladsous a déclaré que le coût d’une opération de l’ONU représentait le quart de ces opérations. Même si les coûts ont diminué, la flexibilité et les capacités du maintien de la paix des Nations Unies se sont renforcées, a-t-il dit.

Par exemple, l’ONU disposera bientôt d’une capacité permanente pour déployer une brigade dans un délai de 30 à 60 jours, ce qui représente une amélioration par rapport au délai actuel de six à huit mois.

Un autre exemple de progrès cité par M. Ladsous est le travail en cours pour créer un cadre politique en matière de renseignement qui permettra aux soldats de la paix «de faire un meilleur travail». Il a cité les progrès technologiques, tels que les drones de surveillance, les ballons et les caméras, qui permettent au maintien de la paix se projeter dans le 21ème siècle.

L’origine géographique des soldats de la paix est également en train de changer, avec un nombre accru d’unités des pays dits du nord, qui comprend des pays d’Amérique du Nord et d’Europe, par opposition aux pays dit du sud, qui comprend l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Afrique.

Le maintien de la paix a aussi changé sa capacité à s’adapter à la situation dans chaque pays et à créer des stratégies de sortie «parce que les missions ne sont pas éternelles», a déclaré M. Ladsous. Il a noté que trois opérations de maintien de la paix – en Côte d’Ivoire, en Haïti et au Libéria – devraient fermer cette année.

«Le maintien de la paix consiste à trouver des solutions politiques. La partie visible, ce sont les soldats, les uniformes, les policiers, mais la réalité est que nous sommes là pour servir une solution politique et très souvent, comme au Mali initialement, en République centrafricaine au début, il n’y avait pas de solution politique en vue», a-t-il dit.

De manière générale, M. Ladsous a estimé que l’un des plus grands défis consiste à gérer les attentes des États membres des Nations Unies, des pays donateurs et d’autres acteurs.

 Source : https://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=39194