Dans l’optique de protéger les populations des maladies infectieuses et parer à d’éventuelles inondations en cette période d’hivernage, les autorités du pays ont relancé, la semaine dernière, l’opération ville propre à Bamako et Kati. A cet effet, le ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a décidé de reprendre en main la gestion des déchets. Les dépôts de transit les plus dynamiques de la capitale et de la ville garnison sont en train d’être évacués de leurs ordures. Le premier coup de pelle a été donné par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Ces travaux d’envergure, dont le coût est estimé à plusieurs milliards de FCFA, sont envisagés dans d’autres localités du pays.
Soulignons que la gestion des déchets revenait aux autorités communales. Cependant, celles-ci ont montré leur limite. La transformation des différents dépôts de transit en colline d’ordures est assez révélatrice de l’incapacité des mairies à offrir un meilleur cadre de vie aux populations. Il ressort des études que la ville de Bamako produit plus de 3 000 m3 de déchets par jour, alors que seulement 40% de cette production journalière sont évacués vers les dépôts. Cette situation a donc entrainé un cumul de 2 239 350 m3 sur des dépôts à la date du 15 juin 2021.
Face à cette situation préoccupante, le ministre de l’environnement et de l’Assainissement, Modibo Koné se montre très actif. Après le lancement de l’opération, il ne cesse de faire des visites inopinées sur les différents dépôts pour superviser les travaux d’évacuation. En plus de la réhabilitation de la décharge finale de Noumoubougou, il a annoncé la mise en place imminente d’une usine de transformation des déchets. Ce qui évitera aux dépôts de transit de se reconstituer en colline après leur évacuation.
Alors que ces actions amorcées sont louées et soutenues par de nombreux citoyens, certaines autorités communales semblent frustrées. Elles estiment notamment que ces travaux relèvent de leurs prérogatives. Alors que la conjugaison des efforts est plus que nécessaire pour la réussite de cette opération visant à promouvoir la santé des populations.
Sory Ibrahima COULIBALY
Source: l’Indépendant