Au Mali, la première phase de l’opération DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) est terminée dans certaines localités comme Tombouctou, où le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a achevé ce week-end une visite de 48 heures. Un peu plus de 1 300 combattants des mouvements loyalistes à Bamako et de l’ex-rébellion ont déposé des armes. Le Premier ministre a fait lors de son séjour le point de la situation et évoqué la suite de l’opération.
A Tombouctou, près de 500 combattants des ex-rebelles et des groupes armés proches du gouvernement ont été enregistrés et cantonnés dans le cadre de l’opération désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR).
Sur deux autres sites, à Gao et à Kidal dans le nord, près d’un millier d’autres combattants sont également cantonnés. Comme à Tombouctou, ils ont déposé les armes.
« Les éléments qui ont été retenus vont être acheminés dans les jours à venir sur les centres de formation d’où ils doivent rejoindre d’autres éléments à Tiby Koutiala et Ségala », détaille le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga au sujet de la suite de l’opération.
Ces localités sont situées dans la région de Sikasso au sud et Kayes à l’extrême ouest. Après la formation militaire, « nous continuerons avec l’enrôlement de ceux qui parmi les éléments se sont présentés pour le moment et qui vont s’avérer aptes à entrer dans l’armée et dans les autres services, explique encore Soumeylou Boubeye Maïga. C’est un élément de satisfaction mais nous devons accélérer cette mise en œuvre là ».
Si cette opération-pilote réussit, de nombreux autres combattants seront probablement motivés à déposer les armes.
Mais dans le centre du pays, les « affrontements communautaires se sont multipliés », selon un communiqué de l’armée malienne. Les Famas annoncent ce week-end avoir arrêté quatre chasseurs dozos la semaine dernière. Car, en plus de la menace djihadiste qui pèse sur cette région, les affrontements communautaires opposent surtout les éleveurs peuls aux cultivateurs dogons et aux dozos, les chasseurs traditionnels. Chaque ethnie, regroupée en groupes d’autodéfense ou milices armées, continue de multiplier les exactions.
Fait nouveau : ce document officiel confirme que les chasseurs dozos ont attaqué un village peul. De son côté, Tabital Pulaku, une association de défense de cette communauté, considère ces arrestations en conférence de presse ce dimanche comme une « propagande », car « l’État soutient les milices dozos ou dogon » affirme Hamadoune Dicko, le président de l’organisation.
Un récent rapport de Human Rights Watch (HRW) assure que les victimes des affrontements sont souvent des peuls ciblés par les groupes d’autodéfense dogon « au motif qu’ils soutiendraient des islamistes armés en lien avec al-Qaïda ». Ce communiqué reconnaît également que les affrontements entre communautés s’intensifient dans le centre du pays. Le 5 décembre, une attaque du village de Lessagou, toujours dans le cercle de Bankass, a fait quinze morts selon le gouverneur de Mopti. Sur place, il assure qu’une enquête est ouverte.
Source: Perspectives Med