Les films pornographiques ont remplacé la communication parents-enfants sur la sexualité et s’imposent comme moyen d’éducation sexuelle des jeunes.
Les films à caractère pornographique sont devenus un moyen d’éducation sexuelle pour beaucoup de jeunes. Suivi par des millions de jeunes à travers le monde, la pornographie enseigne aux jeunes la sexualité. « Mon passe-temps préféré, c’est regarder des vidéos x (porno). Parce que j’apprends beaucoup de nouveaux trucs sur la sexualité. Cela me permet de me relaxer et d’apprendre de nouvelles positions », témoigne Jean (nom d’emprunt), adepte de films pornographiques.
L’utilisation de ces vidéos à caractère pornographique comme un moyen d’éducation sexuelle par les jeunes est en grande partie due à la mauvaise communication parents-enfants, mais aussi à l’absence de programme d’enseignement de la sexualité à l’école. Les parents qui sont responsables de l’éducation sexuelle des enfants ont mis une barrière entre eux en qualifiant le sujet de « tabou » et « sensible ». Par crainte ou par arrogance ? Les jeunes approchent rarement les parents pour parler de sexe encore moins de la pratique sexuelle. Pour la plupart des jeunes, les films pornographiques sont meilleurs enseignants que les parents en matière d’éducation sexuelle.
Dévalorisation de la femme
Contrairement à ce que pensent certains jeunes adeptes des films pornographiques, entre la fiction et la réalité, c’est le jour et la nuit. Les films pornographiques véhiculent des images violentes, erronées, truquées et sensibles. Et la plupart du temps, elles ne sont pas réelles. Ils présentent la femme comme un objet sexuel.
Selon une étude détaillée de la ligue de l’enseignement et d’éducation permanente pour adolescents, la pornographie a de multiples conséquences sur les jeunes. « Les pratiques hors normes sont valorisées. Pour un jeune qui n’a pas encore d’expérience dans le domaine, c’est la porte ouverte aux malentendus. Si les ados se réfèrent à ce qu’ils voient dans les films pornographiques, cela peut générer chez eux de nombreux complexes. Se réduire à être un objet de plaisir pour l’homme ; pratiquer des actes en pensant que c’est “ça” qu’il faut faire pour être une femme », peut-on lire dans l’étude.
L’étude poursuit : « Ces complexes placent souvent les adolescents dans des situations très inconfortables et même pires, de non-respect de leur propre personne et/ou de l’autre. Le non-respect de soi dans une relation amène malheureusement régulièrement à consentir à des pratiques sexuelles non désirées, ce qui peut, à terme, marquer de manière indélébile la sexualité adulte. »
Source : Benbere