S’il y a une politique inventée par la démocratie malienne qui a fait du tort à notre système de défense, c’est bien l’affectation de plus de 300 officiers supérieurs à des postes civils. Cette politique inventée par le Président Alpha Oumar Konaré avait pour but de les caser pour éviter un éventuel coup d’Etat, bien que la constitution malienne le classe dans le lot des crimes imprescriptibles. C’est-à-dire, il ne peut être déclaré amnistier ni pardonné.
Le Mali est à la porte de sa désintégration malgré la présence de nombreuses forces internationales. Mais ce que nous oublions, ces forces ne sont pas là pour combattre l’insécurité, elles sont là pour accompagner la partition du Mali. Sinon comment expliquer la présence de civils et d’officiers français de la MINUSMA et de Barkhane assis au milieu des dirigeants de la CMA ou obséquieusement débout lors de la parade militaire à l’occasion du récent congrès du HCUA à Kidal ? Cet acte a choqué tous les maliens qui ont vu les images abondamment relayées sur les réseaux sociaux.
Pour les uns, notre échec est dû au fait que ce sont les jeunes qui sont envoyés à la boucherie, alors que les officiers adoptent la politique de l’Autruche. Si pour certains, il faut envoyer tous les officiers au front, même ceux qui ont trouvé refuge dans les départements ministériels et les ambassades, sous les climatiseurs, d’autre estiment plutôt que les FAMA doivent adopter une position plus offensive pour que les choses puisent bouger. Elle doit sortir des camps pour aller chercher l’ennemi dans les coins et recoins du pays pour l’éliminer.
Qu’est-ce que nos nombreux généraux ont appris finalement dans les écoles de guerre ? Les généraux doivent aller au front pour remonter le moral des troupes sur les théâtres d’opérations.
Tous ces généraux dorment sous clim pendant qu’on envoie des enfants à la boucherie sans des officiers supérieurs. Quand un pays est en guerre, tous les anciens militaires doivent être au rendez-vous, mais ici non, ils sont dans des 4X4 à Bamako.
Ils n’ont rien à faire à Bamako où dans les chancelleries, si nos officiers ont le minimum de dignité, ils doivent tous être sur le terrain même ceux qui sont à la retraite.
Beaucoup de généraux et d’autres officiers militaires maliens sont en train d’occuper la place des administrateurs civils. Au même moment, leurs différents postes restent vacants au front (le centre et le sud du pays). Le Mali se démilitarise chaque jour. Il y a un déficit notoire en stratégies intégrées de défense et attaque dans notre armée.
Face à notre incapacité à combattre ce phénomène, nous avons fait appel à la France pour recouvrir notre intégrité territoriale. Plusieurs années après, il faut faire le bilan sans concession de ce partenariat. Et s’il est avéré que la France est incapable de remplir ce rôle, qu’on fasse appel à une autre puissance disponible pour nous aider, car en réalité on a juste besoin d’un vrai appui aérien c’est tout.
Avec l’expérience de tous ces généraux, le Mali peut secourir même un pays européen, à plus forte raison des petits terroristes sur leur moto. Le ver est dans le fruit depuis l’opération Serval en 2013.
La preuve est qu’à l’évidence la présence de représentants civils et militaires de la MINUSMA et de Barkhane à la parade du HCUA dans une plaine de la capitale de l’Adrar des Ifoghas est le signe que pour les occidentaux, les français en particulier, Kidal est déjà une entité différente de celle du Mali, avec son armée qu’il faut saluer débout pour lui conférer toute la responsabilité et toute la considération qu’elle mérite. C’est le pas de trop qu’ils viennent de franchir dans leur mépris pour la souveraineté du Mali, a contrario leur collusion avec ceux qui restent accrochés à leur rêve débile d’établir un émirat médiéval et obscurantiste au nord du Mali pour en faire une terre bénie pour la déstabilisation et la féodalisation de l’ensemble sahélo-saharien.
La Rédaction
Le Carrefour