Suite à trois nouveaux préavis de grève lancés par le collectif des syndicats enseignants signataires du 15 octobre 2015, le ministre de l’Éducation nationale a adressé une lettre à tous les directeurs d’Académie d’Enseignants, en date du 13 février 2019, les invitant à l’application, dans toute sa rigueur, de loi relative à l’exercice du droit de grève en république du Mali. En terme clair, il s’agit de procéder à des retenues sur les salaires des enseignants correspondant aux journées de grève observées.
La mesure vise déjà les périodes de grève observées du 19 au 21 décembre 2018 ; du lundi 21 au vendredi 25 janvier 2019 ; du mercredi 13 au vendredi 15 février 2019 ; du lundi 18 au vendredi 22 février 2019 ; et du lundi 25 février au 1er mars 2019.
Simple menace en l’air ou fermeté d’un ministre qui s’est jusque-là illustré par sa rigueur, dans la gestion d’un département stratégique, en proie à des crises multiformes, depuis plusieurs années. Cependant, cette décision du ministre semble être diversement appréciée dans les milieux enseignants. Si des responsables syndicaux estiment que ce n’est pas la meilleure solution de les faire plier, des militants à la base semblent déjà se préoccuper des impacts de cette mesure sur les avoirs mensuels.
Selon le ministère de l’Éducation nationale, qui a fait le point des négociations, le 14 février dernier, sur 10 points de revendication sur la table du ministre du Travail, il y a eu 6 points d’accord, 1 point d’accord partiel et 3 points de désaccord.
Le premier point de désaccord est relatif à l’octroi d’une prime de logement au personnel enseignant du préscolaire, fondamental, secondaire et professionnel ; le deuxième point de désaccord concerne, la relecture du décret portant allocation d’indemnité au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1, 2 et 3.
Enfin, le dernier point de désaccord est relatif à l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’État. À ce niveau, les syndicats exigent leur admissibilité immédiate dans les services centraux de l’État, alors que le Gouvernement propose pour cela, la mise en place d’une commission composée de représentants de tous les acteurs de la décentralisation en vue d’examiner la question, dans toute sa globalité, compte tenu du fait que les enseignants ne sont pas les seuls corps.
Malgré ces avancées notoires, le Collectif a décidé de maintenir la pression sur le gouvernement en lançant successivement de nouvelles menaces de grève.
Le dernier préavis de grève déposé par le Collectif des enseignants signataires est une grève de 15 jours, soit 360 heures allant du lundi 11 au vendredi 15 mars 2019, du lundi 18 mars au vendredi 22 mars 2019 et lundi 1er avril vendredi 5 avril 2019 inclus. Si à terme, ses revendications ne sont pas satisfaites, le Collectif se donne le droit d’aller en grève illimitée.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin