Les responsables de la Synergie 22 regroupant un consortium d’organisations de la société civile, telles que l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali, l’AJCAD, Tuwindi, Doniblog et ELE, étaient face à la presse, hier lundi, pour se prononcer sur les dernières évolutions de la situation politique du pays.
C’est la Maison de la presse qui a servi de cadre à cette sortie médiatique de la synergie 22. Occasion indiquée pour son Porte-parole, Dr Ibrahim Sangho, d’exprimer leur désapprobation sur la décision de la Cour constitutionnelle déclarant le colonel Assimi Goïta comme le nouveau Chef d’Etat de la Transition.
« La Cour Constitutionnelle en constatant la vacance de la Présidence de la Transition suite à la démission de Monsieur Bah N’DAW, Président de la Transition, dit que le Vice-président de la Transition exerce les fonctions, attributs et prérogatives de Président de la Transition pour conduire le processus de transition à son terme », rappelle-t-il.
Et de dénoncer l’arrêt : « aucune procédure constitutionnelle de saisine de la Cour Constitutionnelle du Mali n’existe pour ce genre de situation dans la Loi fondamentale du 25 février 1992 »
Selon cet expert des questions électorales et politiques, seuls le Président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre sont habilités à saisir la Cour Constitutionnelle en cas d’empêchement du Président de la République sous quelque motif que ce soit.
« La Cour Constitutionnelle nous a amené la honte en légitimant ce coup de force », proteste Dr Ibrahim Sangho. Et de prévenir : « si c’est cette Cour qui doit statuer sur les résultats des prochaines élections, le Mali ne sera plus à l’abri d’un énième coup d’Etat militaire »
Par ailleurs, la synergie 22 a demandé la nomination des personnalités compétentes et crédibles au niveau du Gouvernement et au sein du Conseil National de Transition (CNT), organe législatif de la transition.
« La Cour suprême doit trancher la légalité et illégalité du CNT parce qu’elle a été saisie par le M5-RFP sur la violation du décret de nomination et de désignation de ces membres », rappelle le conférencier.
Lequel a déploré la conduite des réformes politiques par l’ancien Premier ministre qui avait évoqué des contraintes de temps ayant obligé son gouvernement à sursoir à la création d’organe unique aux élections.
Pour Dr Ibrahim Sangho, la transition dispose encore suffisamment de temps pour faire le travail.
Sur le sujet des élections, la synergie 22 propose la relecture de la loi électorale pour intégrer la publication en ligne des résultats, les débats entre les candidats au premier et au second tour de l’élection présidentielle…
En outre, elle a fait des propositions relatives à la relecture de la loi organique portant l’élection des députés à l’Assemblée nationale. « Le Mali ne mérite plus les 147 députés à cause de l’augmentation de la population », a fait savoir le conférencier.
Dans le même ordre d’idées, il estime que la loi sur la charte des partis politique doit être relue pour y instaurer la transparence et l’équité entre les candidats, lors des scrutions.
Parmi les réformes la Synergie 22 souhaite voir intégrer l’audit des dépenses lors des campagnes, la suppression de la simple participation aux élections dans les critères d’octroi de l’aide publique aux partis politiques.
« Il faut inciter les partis à la conquête et l’exercice du pouvoir », a déclaré Dr Ibrahima Sangho. Lire la suite sur aumali…
Seydou Diarra
Source: l’indicateur du renouveau