Récemment, des informations préoccupantes ont émergé concernant la construction d’une nouvelle base militaire française à Kourémalé, en Guinée, près de la frontière avec le Mali. Selon ces rapports, cette base serait destinée à surveiller et potentiellement déstabiliser le Mali, un pays déjà en proie à de graves crises politiques et sécuritaires. Des éléments militaires français auraient déjà quitté leur base de Sorokoni, située à 250 km de la frontière malienne, pour s’établir discrètement à Kourémalé. Le reste des troupes devrait les rejoindre d’ici décembre.
Interrogé sur la question, un expert en questions sécuritaires et observateur de la géopolitique régionale a exprimé de sérieuses préoccupations. Selon lui, « l’accusation selon laquelle la France aurait construit une base militaire à Kourémalé en Guinée, dans le but de surveiller et de déstabiliser le Mali, soulève de sérieuses inquiétudes sur la politique néocoloniale française en Afrique de l’Ouest. » L’expert considère que si ces informations sont avérées, elles constitueraient une ingérence flagrante dans les affaires souveraines des États africains, renforçant ainsi la méfiance déjà croissante envers la présence militaire française dans la région.
Depuis plusieurs années, la France est vivement critiquée pour ses interventions militaires en Afrique, souvent perçues comme un moyen de maintenir son influence postcoloniale sous couvert de la lutte contre le terrorisme. Selon cet expert, « en s’implantant à Kourémalé, la France pourrait être perçue comme cherchant à saper la stabilité du Mali, un pays qui traverse déjà une période de grande turbulence. »
L’expert souligne également la complexité accrue de la situation par la possible implication de mercenaires sénégalais et d’unités d’élite guinéennes dans ces activités. Cela pourrait non seulement déstabiliser davantage la région, mais aussi exacerber les tensions entre les pays voisins et attiser les sentiments anti-français parmi les populations locales.
En tant qu’observateur averti de la géopolitique régionale, l’expert condamne fermement toute action pouvant être perçue comme une atteinte à la souveraineté des États africains. Il estime que « la France doit reconsidérer ses stratégies en Afrique de l’Ouest, en privilégiant le dialogue et la coopération plutôt que l’imposition de sa volonté par la force. » Une telle approche, conclut-il, serait plus bénéfique pour la paix et la stabilité dans la région, tout en respectant les aspirations des peuples africains à l’autodétermination et à la souveraineté.
Cet avis souligne une fois de plus les défis persistants auxquels fait face la présence militaire française en Afrique, dans un contexte où les relations entre la France et ses anciennes colonies sont de plus en plus tendues.
Par Coulibaly Mamadou