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Nouvel An meurtrier au Mali : 37 morts civils, plusieurs blessés, de nombreuses habitations incendiées

Les violences intercommunautaires, mêlées aux exactions de groupes djihadistes, ont fait plus de 500 morts civils dans le pays en 2018, selon l’ONU. Le Mali a entamé l’année 2019 avec une attaque meurtrière dans un village peul du centre, attribuée à des Dogons. « Outre les 37 morts enregistrés, tous des civils, le bilan fait état de plusieurs blessés et de nombreuses habitations incendiées », a annoncé le gouvernement dans un communiqué publié mardi 1er janvier dans la soirée.

« Des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozos » ont mené cette attaque, précise le communiqué, appelant « l’ensemble des communautés de la zone centre au calme ». Reconnaissables à leur tenue et à leurs fétiches, les Dozos prétendent protéger les Dogons contre les Peuls, alors que le conflit entre les deux communautés s’est exacerbé.

Plus de 500 morts en 2018

Cette attaque survient après la visite les 21 et 22 décembre du premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga dans la région, à Mopti. M. Maïga avait annoncé que le gouvernement allait « renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité dans la région ».

Depuis l’apparition il y a quatre ans dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur peul Amadou Koufa, les violences se multiplient entre les Peuls, traditionnellement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon, pratiquant majoritairement l’agriculture. Ces violences intercommunautaires ont fait plus de 500 morts civils en 2018, selon l’ONU.

Les Peuls dénoncent des exactions de la part de groupes de chasseurs, tolérées, voire encouragées, selon eux, au nom de la lutte contre les djihadistes, par les autorités ou l’armée, ce que dément le gouvernement.

Amadou Koufa a été tué fin novembre dans une opération militaire française soutenue par l’armée malienne, selon Paris et Bamako.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Ils ont été en grande partie chassés du nord du Mali ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.

Cependant, les violences djihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.

Le Monde

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