L’incident n’a, fort heureusement pas fait de pertes en vies humaines, mais il aura permis d’attirer l’attention sur l’existence d’un risque de rupture du cessez le feu, qui a jusque-là permis de maintenir une certaine accalmie dans le septentrion.
Le samedi 15 août, à Touzik (Kidal), des échanges de tirs ont opposé combattants de la Cma et du Gatia.
Depuis la signature, le 20 juin 2015, de l’accord de paix, les choses ont très peu bougé en ce qui concerne la mise en place du comité de suivi. Même si les forces devant constituer ce comité sont connues, il faut reconnaître qu’il y a (encore) d’énormes bocages par rapport à plusieurs questions dont les groupes devant y siéger, le partage des places entre les groupes signataires de l’accord. Outre ces difficultés qui opposent les groupes armés, il faut aussi signaler l’existence de profondes divergences au sein même des deux regroupements : la coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) et la plateforme. Au centre de ces difficultés la question de la désignation de ceux qui doivent y siéger, est beaucoup posée.
Ces contradictions inter et interna groupes armés, ont finalement conduit à des fissures enregistrées au sein des deux regroupements (Cma et plateforme). Les dissidents se sont retrouvés pour fonder le Compis 15, un nouveau front composé de plusieurs mouvements armés : Ganda Iso, Ganda Lassalizo, Cmpfr3, Fpa, Mpsa, Cpa…. Coïncidence. C’est dans ce même contexte (de recomposition) que des escarmouches sont signalées sur le terrain. C’est le cas ce samedi 15 août dernier, à Touzik, une localité située au sud de Kidal. Selon certaines informations, tout serait parti lorsque des éléments supposés appartenir à la CMA (coordination des mouvements de l’Azawad), ont tiré sur une colonne du Gatia, qui n’a pas hésité à répliquer à ces tirs ennemis. La situation, selon les mêmes sources, aurait pu être dramatique si les chefs politiques, de part et d’autre, n’avaient appelé au calme.
Cet incident est le premier qui oppose la Cma et la plateforme, depuis la signature de l’accord de paix. Aussi, Bamako a tenu à exprimer ses vives préoccupations face à la situation. «Le Gouvernement de la République du Mali condamne avec fermeté de tels actes qui constituent une violation du cessez- le –feu et pouvant mettre en péril la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du Processus d’Alger. Le Gouvernement de la République du Mali invite les différentes parties à tenir compte des aspirations profondes du Peuple malien qui attend de tous les acteurs un engagement clair et net pour le retour définitif de la paix», précise le communiqué.
Il faut craindre que le piétinement que l’on constate dans la mise en œuvre de l’accord, ne vienne aggraver une situation déjà très compliquée avec la présence des groupes terroristes.
source : La Rédaction
