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Nord du Mali : trop de soldats maliens tués….trop

Nos soldats auraient payé le lourd tribut dans cette guerre de libération du septentrion tombé depuis 2012 sous la coupe des rebelles narcoterroristes. De Kidal à Nara en passant par Nampala, Diabaly, Misséni, Goundam, Gourma-Rharouss, le sang aura coulé sur cette terre pourtant hospitalière du Mali.

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La série meurtrière continue pour les Forces armées maliennes (FAMA) et leurs hôtes de la communauté internationale, la Minusma. Le sang militaire coule sur la terre hospitalière du Mali. A croire que nos soldats et ceux de la Minusma qui nous viennent en aide sont devenus de la chair à canon ! Depuis l’avènement du président Ibrahim Boubacar Kéita, que de soldats péris dans cette guerre contre l’hydre.

Avec IBK, tout avait commencé en mai 2014 avec la visite controversée du Premier ministre d’alors Moussa Mara à Kidal. Une visite qui a donné lieu à des affrontements meurtriers entre les soldats maliens et les rebelles narcoterroristes les 17 et 21 mai 2014. Plus d’une centaine de soldats ont laissé la vie dans ces affrontements à la suite desquels les FAMA ont été contraintes par la communauté internationale de se replier dans les grandes agglomérations du Nord en attendant la signature d’un accord qui devrait garantir la paix. On croyait que ça allait être la fin de la série noire, mais peine perdue, puisque depuis lors les terroristes, à l’agenda funeste, et à la guerre asymétrique ont rendu la cadence infernale. Des attaques surprises de camps aux embuscades, les soldats maliens et ceux de la Minuma auront bu le calice jusqu’à la lie.

De Nara à Gourma-Rharouss en passant par Nampala, Diabaly, Misséni, Goundam, que de sang coulé sur cette terre pourtant hospitalière du Mali ! On ne va pas se mettre à relater encore les faits macabres, mais la préoccupation ici, c’est que le bilan est lourd voire très lourd côté malien et Minusma.

Nos soldats sont en train d’être tués comme des poulets sur leur propre terrain et encore avec IBK qui était donné pour homme de poigne. A la rigueur, on peut comprendre qu’à part la Somalie, aucune mission de l’ONU n’ait été aussi meurtrière que la Minusma, parce que l’ossature de celle-ci est constituée de soldats de la sous-région et qui opèrent sur un terrain (le désert) qui leur est étranger, mais l’explication est difficile côté malien dont c’est notre propre territoire.

Pourquoi sur leur propre territoire, les soldats maliens se font autant hara-kiri par les terroristes alors que nous l’avons hérité de la colonisation il y a 55 ans de cela ?

On a l’impression que les soldats maliens opèrent sur un terrain inconnu en se faisant tragiquement surprendre par les terroristes. Pourquoi en 55 ans d’indépendance, le Mali n’a pas réussi à adapter son appareil sécuritaire aux réalités physiques des deux tiers de son territoire ?

On dit généralement que gouverner, c’est prévoir. Aussi, chaque président de la République en prêtant serment, jure de garantir la souveraineté territoriale du pays. Mais comment garantir cette souveraineté territoriale lorsque rien de sérieux n’est fait pour cela ? Les soldats maliens doivent certes, payer le prix fort du sang dans cette libération, mais de quelle manière sont-ils en train de le faire ?

On nous rétorquera que la France a plus de moyens que nous, mais depuis le début de l’Opération Serval, à Barkhane aujourd’hui, le pays de François Hollande n’a perdu qu’une dizaine de soldats ! Pourtant, c’est elle qui a mené la guerre frontale avec les jihadistes (Konna, Diabaly) et qui continue d’ailleurs à le faire. Les Maliens et leurs hôtes de la Minusma ne sont jamais sur l’offensive, ils sont toujours sur la défensive, mais malgré tout, ils sont les plus atteints. ‘’Si les forces de la Minusma n’ont pas vocation à combattre les terroristes’’ quand bien même ceux-ci ont pour agenda de les tuer, cela n’est pas le cas chez les FAMA. Et les Maliens ne comprennent pas cette fièvre meurtrière caractérisée par l’amateurisme de nos forces de défense sur leur propre territoire. Comment comprendre par exemple qu’à Gourma-Rharouss (région de Tombouctou) encore qu’un camp de la Garde nationale soit surpris par des présumés jihadistes aux environs de 5 heures du matin alors que les forces n’étaient pas encore tirées de leur sommeil.

C’est inacceptable dans un pays en guerre contre le terrorisme depuis trois ans. Il y a aussi l’épineuse question de manque de moyens militaires qui a été posée depuis le début de la guerre et qui avait conduit la bande à Sanogo à faire un stupide coup d’Etat le 22 mars 2012. Pourquoi en 55 ans, notre pays n’a pu travailler à donner à l’appareil militaire les moyens requis pour faire face aux enjeux sécuritaires des 2/3 de son territoire ? Qu’ont-ils fait les Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Kéita pour que l’armée de Modibo Kéita tombe plus bas que terre ? Quelqu’un disait qu’en l’ère démocratique, les budgets de l’armée ont toujours été détournés parce que démocratie ne rythmerait pas en Afrique avec une armée forte, dans la mesure où celle-ci pourrait être difficilement contenue dans les casernes.

Or, on nous dit toujours que qui veut la paix, prépare la guerre. Le chef de file de l’opposition au Mali, Soumaïla Cissé disait à sa conférence de presse récemment qu’il a suggéré par exemple au gouvernement qu’au lieu de consacrer 8 milliards de FCFA à la construction d’un pavillon présidentiel à l’aéroport dans la perspective du sommet Afrique-France, de les investir dans l’équipement de notre armée. A-t-il été entendu ?

 

A.V.S.D.

Source: Delta News

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