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Nord du Mali : Difficile cohabitation entre Barkhane et la Minusma !

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La sécurisation des populations du nord et de leurs biens se trouve aujourd’hui  confrontée à de rudes  épreuves. Et pour cause, une difficile cohabitation entre la force Barkhane et la Minusma serait à l’origine de cet état de fait, qui se traduit à longueur de journée par des attentats, des enlèvements et des véhicules qui sautent sur des mines.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le bout du tunnel pour les populations des trois régions du nord n’est pas pour demain. En toile de fond, une difficile cohabitation née entre la force Barkhane et la Minusma.

Selon des sources bien informées,  cette situation aurait déjà occasioné plusieurs incidents  dans les trois régions du nord.

Pour  rappel,  la France fut la première force à intervenir militairement pour aider le Mali alors que les « fous de Dieu » (MUJAO)  avançaient vers le sud du pays afin d’y instaurer la charia. Leur avancée avait semé la panique dans ces régions. Laquelle fut stoppée par l’opération Serval, qui   libérera  avec l‘armée malienne, la région de Gao et de Tombouctou. Ironie du sort, les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont été obligées de rester au niveau de ces deux régions, interdites d’accès à la région de Kidal, épicentre de la crise du nord. Des explications  qui ne tiennent pas la route ont été données par la France come étant la raison de cet état de fait. Notamment, éviter que les populations de Kidal ne fassent l’objet de règlement de compte de la part de l’armée malienne.

Dès lors, bon nombre de Maliens ayant applaudi des pieds et des mains l‘opération Serval ont commencé à émettre des doutes sur la sincérité de la France ave le Mali dans cette crise du nord.

Après l’arrivée de la Force Serval à Kidal, c’est le statu quo qui prévalait jusqu’à la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou le 18 juin 2013. Un accord qui insiste sur le déploiement de l’armée dans cette ville, fief des rebelles, le cantonnement des combattants des groupes armés, leur désarmement, le retour de l’administration….

Malgré la signature de ce document  sur lequel se réfèrent les pourparlers d’Alger,  le statu quo va toujours continuer à Kidal. Car non seulement, les rebelles n’on pas été désarmés, mais en plus, ce sont eux qui régnaient en maitres à Kidal avec armes et munitions. Pendant ce temps, les militaires maliens étaient « cantonnés » dans un périmètre qu’ils ne pouvaient  franchir. Mieux,  leurs moindres  mouvements étaient  contrôlés par la Force  Serval.

Le PM Mara fait bouger les choses

Après la signature de l’accord préliminaire de Ouagadougou, l’ancien  Premier ministre Oumar Tatam Ly va tenter l’aventure de Kidal, mais lui et sa délégation ont été empêchés d’atterrir  par des manifestants à la solde des groupes rebelles.

Une couleuvre que le gouvernement malien ne va pas avaler car, le président IBK aurait piqué une crise de nerf l’ayant  conduit à dire certaines vérités à la France et à la Minusma qui tous ont assisté à cette humiliation infligée au Mali sans piper mot.

Après la démission de OTL et la nomination de Moussa Mara comme PM, celui-ci va se fixer comme premier grand défi, se rendre dans les trois régions du nord (Gao, Tombouctou et Kidal)  pour s’enquérir du retour  de l’administration et des populations refugiés et déplacées. C’est effectivement ce voyage qui va marquer le déclic pour les négociations qui se tiennent actuellement à Alger. Même si des représentants de l’Etat ont été froidement abattus et de nombreux militaires  tués lors de leur tentative de reprendre de force  la ville de Kidal.

D’aucuns estiment que la France n’est pas étrangère à cette déroute de l’armée car les militaires Maliens avaient réussi à faire replier les  combattants des groupes armés.  Certaines sources milliaires indiquent  que les rebelles auraient bénéfice d’un soutien aérien alors que les groupes armés ne disposeraient pas d’avion de combat.

Après cette débâcle de l’armée à Kidal,  il n’en fallait pas plus pour que la France ait ce qu’elle veut avec le Mali : la signature d’un accord de défense avec le Mali. Sous la pression de certains hommes politiques et  leaders de la société civile, le Mali ne pouvait que parapher cet accord, surtout que les évènements de Kidal  avaient  exhibé le manque de moyens de l’armée malienne.

Pendant ce temps, le mandat de la Minusma était arrivé à terme, et il fallait le renouveler et la doter d‘un mandat plus « robuste ».

Cela va se matérialiser  sur le terrain par le déploiement de 90% de ses soldats en dehors des grandes agglomérations. Surtout au nord du pays.

Entretemps, après la signature de l’accord de coopération militaire avec le Mali avec d’autres pays de la sous-région, la France a décidé de remplacer Serval par Barkhane, une force qui couvre tous les pays du Sahel.

Selon nos sources, dès lors, ce fut le début d’une cohabitation difficile entre les deux forces, surtout vers Tessalit où la France veut implanter sa base.

La France estimant que le nord malien est sa chasse gardée. Sans compter que depuis un certain temps, les soldats de la Minusma font face à de nombreux problèmes : attentats ciblés, des véhicules qui sautent sur des mines, avec leur de morts.

Nos sources indiquent que cette situation n’est pas claire et renferme de nombreux non-dits. Comme ce fut le cas lors de la guerre de récupération des régions du nord où l’armée tchadienne a fait le plus gros du travail à travers sa maitrise du combat  en zones désertiques. Selon notre source, le  déploiement de la majorité des soldats de la Minusma sur le terrain serait à la base des nombreuses pertes en vies humaines ces derniers temps chez les caques bleus.

Et notre interlocuteur d’ajouter que cela lui rappelle ce qui s’est passé en Centrafrique où, la France a réduit les marges de manœuvre de l’armée tchadienne à travers la création de l’Opération Sangaris. A travers laquelle, elle s’est illustrée comme étant en terre conquise.

Et de conclure que c’est ce qui se passe actuellement avec les soldats de la Minusma que la France considère comme ses rivaux sur le terrain.

Georges Diarra

SOURCE: Tjikan
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