Pour montrer sa position aux négociations en cours à Ouagadougou entre le gouvernement du Mali et les éléments du Mnla, l’Association pour le progrès et la défense des femmes (Apdf) a organisé, vendredi dernier au Carrefour des jeunes, une conférence de presse. Occasion pour la présidente de l’association, Fatoumata Siré Diakité de dire tout haut et fort que les femmes s’opposent à toute idée d’une amnistie en faveur des bandits armés.
Pour mettre un terme à la crise sociopolitique et sécuritaire que traverse notre pays depuis le 22 mars 2012, la communauté internationale, à travers le médiateur de la Cedeao Blaise Compaoré, s’active depuis la semaine dernière à Ouagadougou en vue de trouver un accord entre les autorités maliennes et les rebelles du Mnla. A l’issue des premiers pourparlers de paix, un pré-accord devrait intervenir depuis le 11 juin dernier. Mais les discussions achoppent toujours sur certains points de négociation que le gouvernement n’admet pas. Il s’agit notamment d’une amnistie en faveur des éléments du Mnla.
Selon Mme Diakité, l’Apdf réitère son engagement à soutenir le gouvernement dans sa logique de ne pas encourager l’impunité. « En aucune circonstance les actes criminels commis par ce groupe à Aguelhoc, à Gao et Kidal ne sauraient être passés sous silence », a dit la conférencière. A l’en croire, l’Apdf est d’accord pour le dialogue et la négociation mais pas à tout prix. « Nous exigeons des négociations sur des bases saines et non dans l’impunité », explique Diakité. Pour elle, les actes commis par le Mnla ont causé des cas de traumatismes et de fausses couches. Du coup, elle demande aux autorités maliennes de mettre tout en œuvre pour que justice soit faite.
Par ailleurs, la présidente de l’Apdf se dit frustrer par le comportement de la communauté internationale et notamment de la France qui clame à tout vent être un pays ami du Mali. Pour Fatoumata Siré Diakité, si ce sentiment d’amitié est sincère, elle doit demander au Mnla de se désarmer avant d’aller aux négociations.
Par conséquent libérer la région de Kidal des mains du Mnla, la présidente de l’Apdf a lancé un appel à toutes les sociétés de transports du pays à mettre chacune 2 bus à la disposition des femmes pour aller libérer la zone. Pour ce faire, l’association entend lancer une pétition auprès de toutes les femmes du pays pour qu’elle soit entendue.
Youssouf Z
Source: L’Aube