Face aux embûches qui parsèment le chemin du retour de la paix et de la cohésion sociale, denrées rares au Mali, le député Oumar Sididié Traoré alias Gaucher a été nommé, le 4 avril dernier, conseiller spécial du président du bureau exécutif du MNLA, Bilal Ag Acherif. Une décision réconfortante pour certains observateurs de la crise malienne mais désapprouvée par d’autres. Voici deux bonnes raisons qui ont prévalu à ce rapprochement.
Cette adhésion au MNLA est survenue suite à l’autodissolution du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) le 31 mars dernier qui a entrainé la nomination de son président par intérim, le député Oumar Sididié Traoré alias Gaucher, comme conseiller de cet ancien mouvement rebelle. Si cela fait jaser certains, c’est peut-être à juste titre. Tout de même, il convient d’en connaître les tenants et les aboutissants avant toute réaction épidermique qui ne servira point la paix au Mali.
Quand certains voient d’un mauvais œil l’adhésion d’un député, de surcroit du parti au pouvoir, au MNLA, ils perdent de vue deux choses. Primo, le MNLA est un mouvement d’ex-rebelles. Ce qui signifie que ses animateurs ne sont plus des rebelles à partir du moment où ils ont signé l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale et, par conséquent, ont reconnu l’unicité et l’indivisibilité du Mali et l’intangibilité de ses frontières. Ils ne veulent donc plus entendre parler de partition du pays mais d’amélioration de leurs conditions de vie et de participation à la vie de leur Nation, le Mali.
Le corollaire d’une telle attitude est que le MNLA est désormais un mouvement politiquement fréquentable. Adhérer à un tel mouvement, – en ce moment crucial où les autorités maliennes font les pieds et les mains pour avoir la paix, – devrait-il offusquer ? Rien n’est moins sûr.
Secundo, député de Goundam issu du groupe des sédentaires, Oumar Sididié Traoré, incriminé par ses adversaires politiques et détracteurs, a toujours œuvré pour le retour de la paix dans sa localité d’origine, et au-delà, partout au Mali. Son adhésion à ce mouvement va, sans nul conteste, donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de l’accord de paix. Au bénéfice des désormais anciens rebelles, aujourd’hui partenaires de l’Etat, et au bénéfice de tous les Maliens visionnaires qui, comme Gaucher, sont épris de paix et de développement durable. Toute spéculation sur l’adhésion de ce député au MNLA n’est donc que niaiserie et ne servira point le Mali.
Correspondance particulière de H.C.
Le Matin