Le siège du parti de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi) a servi de cadre, ce lundi 15 juin, pour la tenue d’un point de presse. À l’ordre du jour : prononcer la sanction infligée contre les 3 élus du parti qui n’ont pas suivi la directive de SADI à l’hémicycle. C’était sous la houlette de Babarou Bocoum, secrétaire politique du parti.
Pour la première fois, le SADI vient de prendre une sanction historique et draconienne à l’encontre de ses trois (3) élus. Ainsi, il s’agit des députés Amadou Araba Doumbia (élu à Niono) ; Moussa dit Tiécoroba Sangaré et Bintou Dembélé dite Zébala Bintou (élus à Koutiala) .Elus sous coloration de SADI, il leur est ainsi reproché d’avoir refusé de se plier aux directives du parti à l’Assemblée nationale en rejoignant la majorité présidentielle.
Suivant le communiqué de presse, le parti SADI cautionne avoir appris à travers la presse que ses 3 députés se sont inscrits dans le groupe parlementaire Benso, dirigé à l’Assemblée nationale par Aliou Diallo de l’ADP-Maliba. Cela, sans le consentement du parti. Le problème pour SADI, c’est que ce groupe parlementaire Benso fait non seulement partie de la majorité, mais décide aussi de soutenir le projet de société du président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Ce qui ne plait pas aux responsables du parti. L’inscription de ces trois députés au groupe Benso va à l’encontre de la directive de SADI. Puisque, enchaine le conférencier Bocoum, lors d’un congrès du parti tenu le 6 juin 2020 à Koutiala, il a été décidé à travers une résolution d’inscrire les actions de SADI à l’hémicycle dans l’opposition politique. C’est pourquoi le bureau politique a convoqué les 3 élus ainsi que trois de chacune des coordinations de leur circonscription électorale (Niono et de Koutiala) pour leur demander de rectifier leur position.
Suite à une autre réunion tenue au siège du parti, les députés ont reçu, selon le communiqué, l’ordre du bureau politique de démissionner du groupe parlementaire Benso dans un délai de 48H. Par la suite, les responsables de SADI corroborent avoir donné une semaine aux coordinations qui ont écouté et discuté avec les députés incriminés à propos de cette affaire.
Outre cela, « une forte délégation du bureau politique s’est rendue, les 6 et 7 juin, à Koutiala et Niono pour rencontrer les coordinations ».A l’issue de cette assemblée, la majorité des responsables ont exigé aux 3 députés de se retirer « sans délai » du groupe parlementaire Benso en se conformant « aux choix et aux directives » du parti. Mais hélas, en dépit des efforts du bureau politique, des coordinations du parti, les militants « nos élus Amadou Araba Doumbia, Moussa dit Tiécoroba Sangaré et Bintou Dembélé ont catégoriquement refusé de se plier à la décision de la majorité, persistant ainsi leur travail fonctionnel », regrettent les militants du communiste Oumar Mariko.
C’est partant de ces actes que les membres du bureau politique réunis, pour la circonstance, se sont penchés sur l’affaire, faisant recours au règlement intérieur du parti notamment aux articles 3, 23,26,32, 33 de SADI. Par conséquent, il a été décidé à « l’unanimité par les membres du bureau politique d’exclure les 3 élus du parti SADI ». De ce fait, « ceux-ci ne répondent, selon le communiqué, plus au nom du parti et ne peuvent poser un quelconque acte en son nom ».
Pour le conférencier, il fallait faire cette exclusion même si elle fait beaucoup d’émotions. « Quand on veut gouverner le pays, on se doit d’appliquer les règles sans distinction, de discernement, sans tenir compte des rangs et des privilèges des uns et des autres », a-t-il argué, soulignant que l’irrespect des règles est un problème sérieux au Mali. Puisque le parti SADI s’inscrit dans une dynamique de gouverner le pays dans la légalité et dans la justice, poursuit-il, il ne peut pas faire fi à ses principes pour aucune raison que ce soit.
Mamadou Diarra
Source: Journal l’Essor- Mali