La France “ne reconnaît pas les autorités” issues du putsch mené par le général Abdourahamane Tchiani et considère Mohamed Bazoum, “démocratiquement élu”, comme “le seul président de la République du Niger”, affirme vendredi le ministère des Affaires étrangères.
“Nous réitérons dans les termes les plus fermes les demandes claires de la communauté internationale appelant à la restauration sans délai de l’ordre constitutionnel et du pouvoir civil démocratiquement élu au Niger”, poursuit le Quai d’Orsay dans un communiqué. Le général Tchiani s’est présenté vendredi à la télévision publique comme “président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie”, après un putsch qu’il a justifié par “la dégradation de la situation sécuritaire” dans un pays miné par la violence de groupes jihadistes.
Le président français Emmanuel Macron, en déplacement en Papouasie-Nouvelle-Guinée, a condamné vendredi “avec la plus grande fermeté le coup d’Etat militaire” en cours au Niger, “dangereux” pour la région, et a appelé “à la libération” du président Mohamed Bazoum. “Ce coup d’Etat est parfaitement illégitime et profondément dangereux pour les Nigériens, pour le Niger, et pour toute la région”, a relevé M. Macron. “C’est pourquoi nous appelons à la libération du président Bazoum et à la restauration de l’ordre constitutionnel”. Le Niger, un pays pauvre à l’histoire jalonnée de coups d’Etat, était l’un des derniers alliés de la France au Sahel, une région minée par l’instabilité, la précarité et les attaques jihadistes. Le coup d’Etat à Niamey est le troisième dans cette zone depuis 2020, après l’arrivée de militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso. La France, qui a mis fin à l’opération antiterroriste Barkhane et s’est retirée du Mali sous la pression de la junte de Bamako, a actuellement 1.500 militaires déployés au Niger qui opéraient jusqu’ici avec l’armée nigérienne.
AFP