Le Niger serait-il devenu un lieu de compétition internationale …. pour les drones militaires ? « Activité » qui pourrait être liée plus ou moins à ses richesses en uranium ?
Alors que l’Africom – commandement de l’armée américaine qui coordonne les activités militaires US sur le continent africain – a réalisé en 2013 l’installation d’une base militaire US sur territoire nigérien – le tout assorti d’envois de drones pour pouvoir surveiller l’Afrique du Nord et le Sud Algérien – le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu mercredi à Niamey au Niger sur la base où sont déployés les nouveaux drones français qui ont vocation – eux aussi – à renforcer la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le ministre a ainsi inspecté le système constitué de deux drones de moyenne altitude et longue endurance Reaper de dernière génération, des appareils de fabrication américaine livrés à l’armée de l’air française.
Selon le communiqué du ministère, ce système de drones – non armés et destinés à la surveillance – sera en mesure d’agir dans la région à partir de janvier 2014.
Toujours selon le texte officiel, la France souhaite ainsi « compléter de manière significative » ses « capacités de renseignement sur ce vaste territoire africain », ces drones devant également servir au contrôle de zones et au renseignement contre-terroriste.
Pour rappel, en août 2013 l’administration américaine a donné son accord pour que la France lance le processus d’acquisition de deux drones Reaper. Décision permettant également de débuter le cursus de formation de six premiers pilotes, chargés de télécommander les appareils, et d’opérateurs capteurs.
Le ministère précise par ailleurs que cette acquisition « vise à rattraper le retard capacitaire en drones que la France avait accumulé depuis des années », ajoutant que l’Etat français prévoyait de commander entre 2014 et 2019 quatre systèmes de drones, destinés à compléter les drones Harfang, appareils israéliens d’ancienne génération adaptés par EADS, qui doivent être retirés du service en 2017.
L’arrivée de ce premier système de drones « répond à la priorité donnée au renseignement dans le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale approuvé en avril 2013 », poursuit par ailleurs le communiqué.
Afin de répondre à «l’urgence » en terme de moyens de l’armée française, Jean-Yves Le Drian, a acté en mai 2013 la décision d’achat de 12 drones américains MQ9-Reaper « sur étagère » (non francisé), fabriqués par General Atomics. Les deux premiers appareils ayant donc été livrés ces derniers jours en vue d’être positionnés au-dessus de la zone sahélo-saharienne. A noter néanmoins, que grâce à leurs liaisons satellites, ils pourront mener des missions dans un périmètre plus large, en vue de soutenir les différentes implantations des forces françaises. Et pourraient donc être déployés au-dessus de la Centrafrique.
Ces appareils seront “mis en activité au Sahel avant la fin de l’année et permettront à la France de bénéficier d’une autonomie stratégique totale – alors qu’au début de l’opération Serval nous avions dû faire appel à des drones américains basés à Niamey”, avait justifié le ministre de la Défense, lors d’une audition devant les députés réunis en commission “élargie” (finances, affaires étrangères, défense).
Il n’en demeure pas moins que, comme le 11 septembre aura ouvert la voie à une surveillance accrue, au nom de la chasse aux terroristes, l’activisme des rebelles touaregs et des djihadistes maliens ainsi que les opérations des terroristes sévissant en Algérie auront semble-t-il permis de justifier l’installation en 2013 d’une base militaire US en Afrique via l’Africom, et plus particulièrement au Niger. Une information en effet relayée par le quotidien américain New York Times et confirmée par Reuters.
«L’ambassadrice des Etats-Unis au Niger, Bisa Williams, s’est adressée à Mahamadou Issoufou, président nigérien, qui a immédiatement accepté sa demande», avait ainsi précisé en janvier 2013 une source proche du dossier. Le chef de l’Etat nigérien ayant préalablement exprimé sa volonté de mettre en place «une relation stratégique à long terme avec les Etats-Unis».
Selon le NY Times, des drones Predator seront ainsi chargés d’effectuer des missions de surveillance dans la région «afin de combler le manque d’informations plus détaillées sur un certain nombre de menaces régionales dont celles relatives aux groupes terroristes activant dans le nord du Mali et au flux de combattants et d’armes en provenance de Libye».
L’Africom envisagerait par ailleurs l’établissement d’une base de drones au nord-ouest de l’Afrique afin nous dit-on d’augmenter les missions de surveillance des groupes extrémistes. Si les drones de surveillance seraient dans un premier temps non armés, des responsables militaires américains n’excluent pas toutefois le recours à des tirs de missiles «en cas d’aggravation de la menace».
« Les drones seront positionnés dans le nord du Niger, dans la région désertique d’Agadez, à la frontière avec le Mali, l’Algérie et la Libye », avait par ailleurs indiqué une source proche du dossier à l’agence Reuters.
«Cela est directement lié à l’intervention militaire au Mali, mais il pourrait aussi donner à l’Africom une présence plus durable pour les missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (ISR)», ont justifié quant à eux les militaires US, précisait pour sa part le NY Times.
Sources : AFP, Ministère français de la Défense, Le Figaro