Le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) sont engagés dans un processus d’amélioration des conditions de vie des populations depuis plusieurs semaines. Un accord doit intervenir au plus tard aujourd’hui. Mais les négociations achoppent sur des points que le gouvernement ne peut admettre en l’état.
Le processus de dialogue entre le gouvernement et la centrale syndicale pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs du Mali bat son plein depuis la semaine dernière, au ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions. Le document de base qui sert aux débats porte sur 17 points de revendications.
Dans un mémoire en défense adressée aux syndicalistes, le gouvernement a manifesté sa volonté de faire aboutir plusieurs points de revendications de l’UNTM selon les modalités convenables pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs. Mais apparemment, les violons n’arrivent pas à être accordés autour du mémoire en défense du gouvernement, car, jusque tard dans la nuit de samedi les débats étaient houleux au département du Travail et de la Fonction publique.
Selon le bureau exécutif de l’UNTM, les responsables de la centrale ne sont pas prêt à céder, tend qu’ils restent investis par les camarades travailleurs. Et, dit-il, ils mettront en œuvre tous les moyens d’action pour faire aboutir les points de revendications.
Les propositions du gouvernement sur les points de discorde, notamment le relèvement significatif du taux de la valeur d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS), le salaire minimal interprofessionnel garanti, la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à l’accord signé en juillet 2007 et l’augmentation du taux des allocations familiales sont peu pour les travailleurs.
Le mémoire en défense porte le Smig à 35 000 F CFA et le gouvernement compte l’appliquer pour compter du 1er juillet 2015. Des mises au point ont été faites aussi au niveau de la baisse des tarifs d’eau et d’activité conformément à l’accord signé en juillet 2007.
Pour la délégation, le gouvernement ne fait que de la littérature. Les leaders de la centrale estiment qu’ils sont venus pour avoir quelque chose pour les travailleurs. « Sur ça, le gouvernement n’est pas dans la logique, le combat continue », a annoncé le secrétaire général adjoint du bureau exécutif, Maouloud Ben Kattra.
Aux dires d’un responsable de l’UNTM, la tension est toujours rude entre les travailleurs et le gouvernement. Les assises tardent à donner un résultat escompté. C’est pourquoi elles se sont soldées par des échecs.
La centrale syndicale affirme que faute d’un protocole d’accord le bureau exécutif est prêt à mettre en œuvre sa menace de grève de 72 h. « Pas question de profil bas sans l’aboutissement de nos différents points de revendications », a affirmé Arouna Djiguiba, secrétaire aux relations extérieures de l’UNTM.
- Djiguiba estime que jusqu’à preuve du contraire la centrale est dans la logique d’observer son mot d’ordre de grève les 29, 30, 31 octobre prochains. Toutes les mesures ont été prises pour le succès des opérations. « En réalité, le gouvernement excelle dans le quiproquo », dira-t-il.
Le message de l’Union est clair. Un grand meeting d’information et de sensibilisation a été organisé hier au siège à la Bourse du travail à l’intention des militants sur les derniers points issus des négociations. Et déjà, la centrale déplore l’attitude de son partenaire qu’est le gouvernement.
Bréhima Sogoba