Le ministre de l’Intérieur se rendra la semaine prochaine à Forbach, en Lorraine, où le vice-président du Front national Florian Philippot est candidat aux municipales.
Le puissant ministre de l’Intérieur se rendra la semaine prochaine à Forbach, en Lorraine, ville où le vice-président du Front national, Florian Philippot est candidat aux élections municipales de 2014. Sauf contre ordre de dernière minute, ce déplacement est prévu pour le mardi 8 octobre. Manuel Valls s’y rendra sous sa casquette de «premier flic de France» mais c’est aussi un déplacement de campagne pour celui qui se veut «l’arme anti-FN» du gouvernement. «L’idée, c’est de montrer que Forbach et ses environs ne sont pas des terres oubliées et reléguées, décrypte un proche du ministre de l’Intérieur. Il veut montrer que l’Etat est présent. C’est une manière d’aider à résister à la poussée du FN.»
Pour Valls, le FN s’adresse essentiellement aux «électeurs du non», c’est-à-dire ceux qui ont voté contre la Constitution européenne, en 2005. «Autant Jean-Marie Le Pen avait une culture libérale, poujadiste, autant sa fille est soucieuse du rôle de l’Etat, notamment dans l’économie, analyse un proche de Valls. Elle a fait un virage à 180 degrés. Elle défend la voie des oubliés». Pour le ministre de l’Intérieur, qui devrait faire des annonces à cette occasion, il est essentiel de ne pas laisser ce monopole au FN.
Manuel Valls, le ministre le plus populaire de l’équipe Ayrault, est aussi l’un des plus sollicités du gouvernement par les élus socialistes qui lui demandent de venir les soutenir dans leurs campagnes. Persuadé qu’il a «raison» de «nommer les choses», Valls n’a pas décidé d’en rabattre, après la violente querelle l’ayant opposé à Cécile Duflot sur les Roms. Persuadé que «la vérité», assortie d’un «discours volontariste», sont les meilleures armes anti-FN, à l’approche d’échéances électorales à hauts risques pour la majorité. «Je continuerai à nommer les choses», répète le ministre en privé, nullement impressionné par les nouvelles consignes de communication de Matignon.