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Moussa Timbiné hier lors de la Plénière: ‘‘le Président de la République ne peut dissoudre ni l’Assemblée nationale ni la Cour constitutionnelle’’

Les députés ont eu hier jeudi un débat houleux sur l’adoption d’une résolution de l’institution sur la crise socio-politique et sécuritaire du pays. Sur ce sujet, les élus de la nation sont partagés sur les revendications du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) relativement à la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle.

 

Face aux crises qui s’accumulent, l’Assemblée nationale a convoqué ce jeudi une séance pour l’adoption d’une résolution sur la situation qui prévaut dans le pays. Un vif débat a précédé l’adoption de ladite résolution dans laquelle l’Assemblée nationale réaffirme son soutien sans réserve au Président IBK, tout en appelant au respect des textes de la République. Si la première mouture de la résolution n’en parle pas, des députés veulent que le Parlement condamne la demande de sa dissolution.
Sur le contenu du texte, les élus de la Nation sont divisés. Pour l’honorable Assane SIDIBE du parti YELEMA, la proposition de résolution de l’Assemblée nationale ne prend pas en compte l’ampleur du problème, à l’image notamment Dédéou TRAORE. « Il faut qu’on dise la vérité. L’Assemblée nationale doit dire la vérité à la population. Nous sommes plus proches des populations et devrions être les premiers à leur dire ce qui ne va pas. Le peuple ne crie pas parce qu’il a envie de crier. Le peuple crie parce qu’il a faim, parce qu’il n’y a pas de sécurité dans le pays », a indiqué l’honorable SIDIBE, avant de réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle, comme exigée par le M5-RFP. Il estime que ces deux institutions constituent le problème.
Aussi, a-t-il souligné, le parti YELEMA ne s’inscrira pas dans une démarche de « club de soutien » d’IBK à l’Assemblée nationale. Au lieu, d’exprimer un soutien sans réserve à IBK, il pense que l’Assemblée nationale, au contraire, devrait lui rapporter les cris et les souffrances du peuple qui sont d’ailleurs légitimes. « L’Assemblée nationale n’est pas et ne doit pas être un Club de soutien au Président de la République », a-t-il déclaré.
L’honorable Aliou Boubacar DIALLO le soutient partiellement. Pour sa part, il plaide pour la dissolution de la Cour constitutionnelle, tout en demandant de surseoir à la revendication de la dissolution de l’Assemblée nationale. « La crise est réelle et la solution est politique », a indiqué l’honorable DIALLO. Et ce n’est pas admissible pour la représentation nationale de se comporter comme si de rien n’était.
Quant à l’honorable Bakary COULIBALY, il propose des élections partielles dans les circonscriptions électorales où il y a eu a de fortes contestations, afin d’éviter une dissolution totale et entière de l’Institution. « Il y a une centaine qui a gagné les élections dans la légalité. Ils sont légitimes. Et pourtant ils sont aussi des Maliens », a-t-il déclaré. Une déclaration qui irrite le Président de l’Hémicycle qui réplique : «cette situation va ouvrir la boîte de pandore. Dès qu’on va ouvrir cette porte, ça va concerner tout le monde. Parce qu’il y a eu des contestations dans presque toutes les localités. Je sais que s’il y a dissolution de l’Assemblée nationale, il y a certains qui vont revenir et d’autres non. Il n’y a pas députés plus légitimes que d’autres ici».
Également, il a rejeté catégoriquement les propositions de dissolution des deux institutions citées. Pour lui, tout doit rester dans la légalité et rien n’est au-dessus de la Constitution. Dans un contexte malien, il s’étonne des revendications catégorielles du Mouvement du 5 juin. « Nous devons tant que c’est possible éviter la jurisprudence. Si on se réfère à la Constitution, on ne peut pas dissoudre l’Assemblée nationale. Il y a une mauvaise de lecture de beaucoup de gens qui pensent qu’on peut dissoudre l’institution » a indiqué le Président Moussa TIMBINE.
De la même manière, organiser des élections partielles sans le décès d’un député ou de sa démission n’est pas légal, a-t-il fait remarquer. En la manière, poursuit-il, la constitution est claire : un député est élu pour un mandat de 5 ans. Alors si un député refuse de démissionner qui va le contraindre à le faire ? S’interroge l’honorable TIMBINE.
Concernant, la Cour constitutionnelle, il a affirmé également que la possibilité n’est pas donnée au Président de la République de dissoudre ladite institution. « Même dans nos révisions, on ne va jamais donner le pouvoir à un Président de dissoudre la Cour constitutionnelle», a-t-il précisé, avant de déclarer que « personne ne peut faire démissionner personne ».
Cependant, il pense que ceux qui sont dans cette logique n’ont pour agenda que d’ébranler toutes les institutions de la République. « Même si l’Assemblée démissionne, il n’y aura pas de solution. Ce qu’ils veulent, ce sont toutes les institutions de la République. De fil en aiguille c’est le Mali qui sera complètement occupé par les djihadistes. Beaucoup qui marchent sont des djihadistes », a déclaré Moussa TIMBINE.
Après les joutes verbales, la Résolution a finalement été adoptée par 99 voix pour, 2 contre, 13 abstentions.

Par Sikou BAH

INFO-MATIN

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