La démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est réclamée par Moussa Diarra, élu du Rassemblement pour le Mali(RPM) en commune IV du district de Bamako. «La foule qui est sortie le vendredi 5 avril, même si c’est une minorité, c’est le peuple ; il faut leur accorder un crédit », a déclaré le parlementaire auteur d’une lettre ouverte demandant au Premier ministre de démissionner.
Dans une interview qu’il nous a accordée, Moussa Diarra a expliqué les raisons de cette lettre ouverte. « Ce n’est pas venu de quelqu’un d’autre ; et dire que c’est s’attaquer à la personne de Soumeylou, ce n’est pas cela », a-t-il raconté en précisant qu’il s’agit du Mali qui est au bord de l’effondrement politique depuis plusieurs mois.
L’élu du parti au pouvoir a fait savoir que le Mali traverse quelques crises qui se sont accentuées ces dernières semaines. Il s’agit de l’insécurité au nord et centre dont un aspect est le drame survenu à Ogossagou dans le cercle de Bankass avec l’exécution de plus de 170 civils Peul.
Une autre crise évoquée par Moussa Diarra est l’enlisement du front social, notamment la grève des enseignants. L’Assemblée nationale du Mali a interpellé le gouvernement sur ces deux crises et a formulé des résolutions afin qu’un terrain d’entente soit trouvé. «Mais on constate que ces résolutions n’ont pas été respectées par le gouvernement », a déploré le député.
En plus des constats sur le refus du gouvernement de se conformer aux résolutions des députés, Moussa Diarra a estimé qu’il y a une crise de confiance entre le peuple et le Premier ministre. «Nous avons vu le 5 avril une mobilisation du peuple malien ; ce peuple que nous représentons demande le départ de Soumeylou », a-t-il dit.
C’est pour cette raison que le député élu en commune IV a demandé la démission du Premier ministre. Pour lui, ce serait un suicide d’aller aux reformes constitutionnelles dans ces conditions où il n’y a pas d’entente entre les Maliens. «Ce n’est pas parce que nous sommes de la majorité que nous allons nous asseoir pour regarder notre avenir partir à vau-l’eau », a-t-il affirmé.
Le combat que mène la majorité aujourd’hui n’est pas destiné contre la personne de Soumeylou, selon Moussa Diarra. « Si ça ne tenait qu’à moi, il faudra amener comme Premier ministre quelqu’un de consensuel, un homme au-dessus d’un parti politique et qui peut rassembler les Maliens autour d’un projet commun », a-t-il souhaité.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain