Beaucoup de compatriotes se posent des questions sur les choix opérés par la Communauté internationale et la France de fermer les yeux sur ce qui se passe au Tchad..
La situation au Tchad est tout sauf constitutionnelle dans la mesure où les dispositions de la constitution tchadienne ont été mises de côté pour des impératifs de stabilité.
Ce qui s’est passé au Tchad n’est pas un coup d’état classique mais une prise de pouvoir par des voies non conventionnelles! C’est à dire que nous ne sommes dans le cas où un Chef d’état élu est déposé par l’armée comme ce fut le cas au Mali.
Pour faire court, le Tchad était dans une situation exceptionnelle où le Président sortant élu est tué le jour même de la proclamation des résultats. Tout ceci se déroule dans un contexte d’une rébellion venue du Sud de la Libye.
Le contexte fait que, vu l’importance du Tchad dans le dispositif sécuritaire régional, la communauté internationale ne saurait se donner le luxe de laisser ce pays dans une incertitude politico-institutionnelle..
Le choix est vite fait: soutenir l’armée qui vient de récupérer le pouvoir. Cette même armée qui est déjà engagée sur plusieurs fronts au Sahel pour ne pas briser la continuité! Surtout qu’une rupture au niveau de Djamena pourrait avoir des conséquences sur les troupes déployées hors du pays commandées pour la plupart par des officiers issus de la tribu Zagawa!
Les dynamiques politiques tchadiennes sont avant tout tribales et régionales…
C’est uniquement pour éviter de rajouter le Tchad à la liste des pays instables dans la Région que la Communauté internationale sous la houlette de Paris a préféré fouler aux pieds les principes démocratiques contrairement à certaines crises.
En plus, contrairement à la CEDEAO, sa soeur la CEEAC dominée par des présidents pas très démocratiques ( Bongo, Nguema, Biya, Sassou) n’est pas très partisane de la religion démocratique orthodoxe et ne voit pas du tout d’un mauvais œil le remplacement d’un Deby par un autre!
La démocratie c’est beau mais la stabilité c’est mieux! C’est au nom de cette réalité politique que tous acteront ce passage de force…même si on rappellera pour la forme le respect de la constitution pour les années à venir ! Ou encore des condamnations molles …
C’est ça aussi la politique internationale, une science à géométrie très très variable!
M.ASSORY
Source : INFO-MATIN