Le mardi dernier, des chefs de villages peuls et dogons ont signé, à Koro, dans la région de Mopti, un accord mettant fin au conflit qui les oppose avec son lot de victimes. Ainsi, sous la houlette du Centre pour Dialogue Humanitaire (HD) cette cérémonie a regroupé 72 notabilités des deux communautés dont 36 de chaque côté.
Toutefois, il y a lieu de regretter que cet accord soit d’ores et déjà rejeté par les principaux acteurs au conflit. Le premier à l’avoir rejeté c’est la milice Dan Nan Amassagou. Celle-ci par la voix de son chef, Youssouf Toloba a rendu public un communiqué dans lequel elle souligne sa surprise sur la tenue de cette cérémonie de signature d’un cessez-le-feu entre les communautés dogon et peulh, dans le cercle de Koro. Tout en exprimant sa non implication dans cette affaire, la milice dit ne pas se reconnaitre dans cette dynamique. Ainsi, elle a tenue à rappeler qu’ « elle est toujours dans la logique de sécuriser les populations et leurs biens dans tout le pays dogon ». Par conséquent, elle a invité les signataires de cette convention en son nom de se désengager sans délai.
Joint par nos soins, des milices se réclamant des peuls ont également rejeté cet accord. Pour elles, c’est un accord qui ne concerne que les victimes et non les principaux acteurs au conflit qui n’ont toujours pas baissé les armes. Ce qui fait de lui un accord mort-né. D’après eux, au moment où la signature de cet accord intervenait des villages peuls dans la région de Mopti étaient encore attaqués. Une situation qui, malheureusement se poursuit exacerbant les relations entre les communautés. Ainsi, ces milices ont précisé que le problème n’est pas entre les chefs de villages qui, du reste s’entendent parfaitement, mais plutôt des milices armées parlant au nom des communautés. C’est dire que ce n’est pas demain la veille que les violences qui règnent dans cette partie vont cesser.
Kibaru