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Monnaie : un forum à Bamako pour trouver une alternative au franc CFA

Plusieurs économistes et leaders de la société civile des pays de la zone franc CFA se sont réunis, le samedi dernier, dans la capitale malienne. Au centre de la rencontre : les états généraux du franc CFA et des propositions de sortie de la monnaie créée par la France depuis 1945.

Le débat sur le franc CFA est relancé en Afrique après la sortie médiatique des membres du Conseil italien qui accusent la France d’appauvrir les pays de la zone franc avec “une monnaie coloniale”. Le top départ des échanges a été donné à Bamako, le 16 février, avec l’organisation d’un forum sur les états généraux du franc. La rencontre a enregistré la participation des économistes, des écrivains et des leaders de la société civile du Mali, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Togo, du Burkina Faso, du Cameroun, etc.

Selon Mamadou Koulibaly, économiste ivoirien, le forum de Bamako est le début d’une série de rencontres dans tous les pays de la zone CFA. ” La fin du franc, ce n’est qu’une question de jour ou de mois”, a-t-il assuré. M. Koulibaly convaincu que le sous développement des pays de la zone CFA est dû à leur monnaie. Il croit fermement aussi que le franc CFA a sa part de responsabilité dans la migration des jeunes africaines vers l’Europe.

 

“Les jeunes qui s’en vont, vont chercher du travail parce qu’il n’y en a pas ici. S’il y a chômage, c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment d’entreprises ici pour les employer. Il n’y a pas d’entreprise parce qu’il n’y en a pas d’investissement. Pour investir dans la zone CFA, les investisseurs ont deux calculs : le taux d’intérêt et le taux de change. Ces deux sont faux dans nos pays. La migration est donc le résultat de mauvais prix et d’un taux de change fixe entre des économies qui n’ont pas de même rendement et de productivité”, soutient-il.

“Le franc CFA, apparaît aujourd’hui comme un véhicule d’accumulation hors de l’Afrique par deux canaux principaux. Le premier canal, c’est que les grands groupes français et européens s’installés en Afrique zone CFA, font des bénéfices et rapatrient leurs bénéfices parce que le franc CFA est en parité fixe avec l’euro. Parce qu’il ait une totale garantie de convertibilité entre le CFA et l’euro et enfin il y a une liberté de circulation des capitaux de la zone franc avec la zone euro. Le deuxième canal est que l’élite africaine de la zone CFA, au lieu d’investir en Afrique, préfère prendre l’argent de l’Afrique pour aller investir ou placer dans la zone euro”, constate Kako Nubukpo, économiste et ancien ministre Togolais. Pour lui, ces deux mouvements créent un appauvrissement perpétuel de l’Afrique.

Au cours de la rencontre, Aminata Dramane Traoré, ancienne ministre du Mali, est intervenue aussi sur le rapport entre le franc CFA et le flux migratoire. Elle a surtout dénoncé la maltraitance auxquelles les migrants africains subissent dans les pays européens.

Les participants au forum de Bamako, ont fait des recommandations aux chefs d’Etat pour une sortie rapide du franc CFA.

Maliki Diallo

Source: L’Indicateur du Renouveau

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