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Mondial/Cameroun : un habitué aux préparations mouvementées

L’épisode du vrai-faux départ des Lions indomptables vers le Brésil pour des problèmes de primes s’inscrit dans une longue liste de tumultes, qui ne les a pas toujours empêchés de briller en Coupe du monde.

 

samuel eto joueur camerounais footballeur

 

 

2010 – La pire préparation

Le Cameroun fut la première équipe éliminée en Afrique du Sud, avec zéro point en trois matches, leur pire récolte en six éditions de Coupe du monde. L’image de ce tournoi cauchemar tient dans la statue de cire de Paul Le Guen, le sélectionneur, le visage crispé, consterné de voir qu’aucune de ses consignes n’avait été respectée. “Il y a quatre ans nous avons été catastrophiques, avoue à l’AFP Stéphane Mbia, l’ambiance n’était pas bonne, il y avait beaucoup de problèmes. Mais cette fois ce n’est pas le cas, nous aurons notre mot à dire”, dès vendredi contre le Mexique.

2002 – Sept jours de perdus

“Quand les Lions indomptables font la grève pour les primes, c’est que le Mondial commence”, selon le dicton sarcastique au Cameroun. Avant de s’envoler pour l’Extrême-Orient, les joueurs font la grève pour les primes non réglées, cinq jours durant ! “La préparation de Corée-Japon a été bonne, mais le résultat n’a pas suivi en raison des turbulences internes”, a raconté au journal Le Jour Jean-Paul Akono, alors entraîneur-adjoint. En outre, à cause d’un voyage mal planifié, sans les autorisations de survol, l’équipe perd deux jours dans les avions pour rallier le Japon.

1998 – Trop tard

Pour le Mondial en France, Claude Le Roy n’est nommé sélectionneur qu’un mois avant. Il connait bien le pays pour avoir gagné la Coupe d’Afrique 1988 avec la génération Milla-Kundé-Tataw, et tient bien le groupe grâce à sa connaissance de la géopolitique locale, notamment l’importance de l’appartenance tribale. Il prépare le tournoi par un stage à Béziers et des matches contre de petites équipes, pour prendre confiance et mettre en place son schéma, et le Cameroun n’est éliminé qu’au dernier match contre le Chili (1-1) de Salas et Zamorano.

1994 – La “balade”

Aux États-Unis, le Cameroun a les faveurs du public après son formidable parcours quatre ans plus tôt, premier quart de finaliste du continent africain. Mais la préparation “balade”, selon le mot de l’entraîneur-adjoint Jules Frédéric Nyongha, avec des matches à Hong-Kong, en Corée, en Grèce, dilue les effets de l’entraînement. L’ambiance est aussi mauvaise et le sélectionneur Henri Michel ne parvient pas à lutter contre les guerres de clans. Joueur de cette équipe, Jean-Pierre Fiala raconte au Jour que “Omam Biyick avait déclaré que si son frère Kana Biyick n’était pas dans la liste des retenus, Roger Milla partirait aussi (..) On a barré Patrick Mboma…”.

1990 – L’épopée dorée

Même son exploit du “Mondiale”, le Cameroun l’a mal préparé. Au stage en Yougoslavie, le matériel est arrivé très en retard, provoquant la colère d’une partie du groupe. Roger Milla, futur héros, arrive avec 24h de retard, dérogation du ministre. Le sélectionneur russe, Valéry Nepomniachi, est un illustre inconnu. Et même les maillots sont prêts au dernier moment ! Les fameuses primes sont contestées, mais le problème est résolu à la dernière minute. Le pire survient avec une interview bombe lancée par le gardien Joseph-Antoine Bell la veille du match d’ouverture contre l’Argentine de Diego Maradona : il annonce que le Mondial sera une humiliation pour le Cameroun. Il perd sa place, au profit du vétéran Thomas Nkono. “Chaque fois que Bell prenait la parole, il laissait couler de sa langue un venin d’égoïsme sans égal”, commente Tataw au journal Chrono. Les Lions battent l’Argentine 1-0, Milla marque quatre buts à 38 ans et cette équipe entre dans la légende du Mondial.

1982 – Une autre époque

Pour Michel Kaham, ex-joueur de l’équipe, aujourd’hui membre de l’encadrement et entraîneur-adjoint en 1990, “sur le plan administratif les choses étaient simplifiées, car seuls cinq joueurs venaient de l’étranger (Milla, Bohoken, Mbida, Tokoto et lui) et personne à l’époque n’avait d’idées précises sur les retombées d’une Coupe du monde”, explique-t-il au site Camfoot.com. Et pour sa toute première participation, le Cameroun brille, éliminé sans perdre, notamment contre le futur champion du monde italien (1-1).

© 2014 AFP

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