Les débuts réussis du Sénégal doivent beaucoup au travail d’Aliou Cissé, seul sélectionneur sud-sahélien de la Coupe du monde. À confirmer contre le Japon, dimanche (17h00) à Ekaterinbourg pour le choc entre leaders surprises du groupe H.
Les Lions de la “Teranga”, “l’hospitalité” en wolof, savent souhaiter la bienvenue: ils ont toujours gagné leur premier match de Coupe du monde. En 2002, ils avaient surpris la France, tenante du titre, et leur capitaine était Aliou Cissé.
Avec lui, l’autre lien entre les deux équipes sénégalaises mondialistes est une idée du beau jeu.
“J’aime voir jouer le Sénégal, une équipe qui joue avec une certaine liberté”, complimente pour l’AFP le Belge Gunter Jacob, directeur sportif de Genk, où il a fait venir les internationaux Kalidou Koulibaly (2012-2014) et Kara Mbodji (2013-2015), et éphémère directeur sportif de l’Olympique de Marseille (été-automne 2016).
Pour le technicien belge, “leur système de jeu laisse s’exprimer les joueurs créatifs, comme Sadio Mané, je sens une certaine liberté”.
Ce qui n’empêche pas la discipline tactique. “Ils sont bien organisés, on voit qu’ils ont bien travaillé ensemble, ce qui parfois dans le passé posait problème”, commente Jacob.
Parvenir à ce subtil équilibre requiert de la finesse de la part d’Aliou Cissé. “Je n’ai pas l’impression que c’est un dictateur, de toutes façons ça ne marche pas, remarque le Belge. Sa meilleure qualité, c’est qu’il arrive à les gérer en leur faisant comprendre comment arriver à son but, à son système de jeu.”
– Sixième sélectionneur noir africain –
Le sélectionneur sénégalais, fier d’avoir contre la Pologne (2-1) “maitrisé ce match sur le plan tactique et le plan émotionnel”, réclame que les techniciens africains soient mieux reconnus. “Au-delà de notre passé de footballeur, nous avons des qualités de tacticien, nous avons le droit de faire partie du gratin des entraîneurs internationaux.”
Le Casamançais (Sud Sénégal), né à Zinguinchor voilà 42 ans, n’est que le sixième sélectionneur du Sud du Sahara à guider son équipe nationale en Coupe du monde. Il rejoint Jomo Sono (Afrique du Sud 2002), Adegboye Oningbinde (Nigeria 2002), Luis Gonçalves (Angola 2006) et James Appiah (Ghana 2014), et espère faire au moins aussi bien que Stephen Keshi (Nigeria 2014), qui avait qualifié les siens pour les 8e de finale.
“Ce sera une belle opposition de style entre la puissance physique du Sénégal et la technique du Japon”, envisage pour l’AFP Jacky Bonnevay, ex-sélectionneur adjoint du Japon.
Ce match entre deux équipes à trois points pourrait envoyer une surprise en 8e de finale, en fonction du résultat entre la Pologne et la Colombie.
“Pour le Japon, l’objectif est de ne pas perdre, gagner serait merveilleux, estime le technicien français. Le premier match (2-1 contre la Colombie) a été un peu bizarre avec ce fait de jeu au bout de trois minutes (penalty et rouge pour Carlos Sanchez), maintenant on va voir à onze contre onze…”
Les Sénégalais “sont costauds, agressifs, avec quelques joueurs très puissants comme Sadio Mané et Mbaye Niang, cela va permettre de bien juger le Japon, bien parti avec une victoire contre la Colombie, favorite du groupe”, ajoute Bonnevay.
Gunter Jacob aussi pointe le danger numéro un du Sénégal: “Sadio Mané, mais même ceux sur le banc, comme Keita Baldé, sont bons”. Aliou Cissé a donc le choix pour continuer de gagner le respect de la planète foot.
RFI